J'ai dix ans / Je sais que c'est pas vrai mais j'ai dix ans / Laissez-moi rêver que j'ai dix ans / Ça fait bientôt quinze ans que j'ai dix ans.
Paroles d’Alain Souchon - Musique Laurent Voulzy
Allez, c’est dimanche : on se détend…
Et voici un petit karaoké pour passer un bon moment avec vos amis : chantez avec Alain Souchon J’ai 10 ans… Vous allez bien vous divertir…
Au fait, quel âge avez-vous ? 10 ans ? 30 ans ? 5 ans ? 70 ans ?
Oui, parce qu’il n’est pas sûr du tout que notre âge soit exactement celui qui est marqué sur nos papiers d’identité. Il n’est même pas sûr qu’il soit toujours le même au cours de la journée.
Sartre parlant d’une amie (1) affirme qu’au cours de la même journée elle peut avoir 13 ans aussi bien que 30. Il ajoute perfidement que Raymond Aron (le petit camarade) a toujours 50 ans (au lieu de 35 à l’époque) dans chacune des circonstances de sa vie, et que son âge réel est la somme de tous ces âges successifs…
J’aime cette idée que notre âge ne soit pas forcément une réalité arithmétiquement établie, mais j’aime surtout imaginer que si l’âge est un comportement alors il peut changer avec les circonstances. Ce que je n’apprécie pas avec l’analyse transactionnelle, c’est cette affirmation que ce comportement soit stéréotypé et – surtout – qu’il soit adressé à autrui.
Faut-il donc à tout prix que l’enfant dont parle cette méthode d’analyse soit déterminé par une série de comportements visant (par exemple) des parents eux-mêmes prédéterminés, etc… Je comprends bien que ce soit particulièrement pratique pour donner aux individus un levier pour interpréter ou pour modifier leur comportement – comment faire du coaching autrement ? – mais faut-il le faire au prix d’une telle réduction ?
Bien sûr, la psychanalyse quand à elle entérine effectivement ces variations de l’âge selon les circonstances, mais elle les situe dans un cadre normatif. L’adulte doit l’emporter définitivement sur l’enfant, et sinon on se trouve à faire une régression infantile.
Pour une fois, je donnerai raison aux publicitaires : eux nous invitent à retrouver notre âme d’enfant sans aucune culpabilité… du moment que ça fait consommer, où est le mal ?
(1) Il s’agit de Tania dont il parle abondamment à Simone de Beauvoir dans ses lettres au Castor dans les années 40. Il s’agit d’une lettre dont je n’ai pu retrouver à ce jour la référence exacte. Si quelqu’un l’a je suis preneur…
1 comment:
Bonjour Jean Pierre
Les analystes transactionnels adorent la part enfant qui existe et peut être développée chez chacun d'entre nous, il existe même un terme pour cela ;-) : l'Enfant Libre (à ne pas confondre avec l'Enfant Adapté dont vous parlez dans le post).
Bravo pour ce blog
Bonne suite
Daniel
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