Sunday, March 17, 2013

Citation du 18 mars 2013



La même salive fait le crachat ou le baiser, le même désir fait le viol ou l’amour.
Comte-Sponville – Petit traité des grandes vertus – La pureté (p.233)
Le 9 décembre dernier, j’avais évoqué les baisers dégoutants, faits de baveux remugles de vin… Pouah !
Mais enfin, qui sommes-nous pour en juger ? Si la photo que nous avions alors publiée paraissait dégoutante, c’est bien parce que nous nous imaginions à la place de la fille. Mais elle, qu’en dirait-elle ? Nous devons admettre que nous n’en savons rien.
On ne doit pas s’en tenir à un tel exemple. A la question : Y a-t-il des baisers purs ? suffirait-il de répondre (comme hélas le faisaient mes élèves du temps où je leur posais des questions embarrassantes) :
- Ça dépend…
Oui ? Ça dépend de quoi ? De la fille ? Du garçon ?  De la qualité du vin qu’il vient de boire ?
Evidemment, il faut arriver au principe, et pour cela suivons Comte-Sponville :
Principe – Rien de ce qui vient du corps n’est pur ni impur. Mieux même : rien n’est en soi pur ou impur.
Donc : c’est le rapport à autrui qui induit ou non l’impureté ; « ce n’est pas le sexe qui est impur, c’est la force ou contrainte » dit Comte-Sponville.
La pureté quant à elle provient de l’acceptation qui exclut la contrainte : « l’amour n’exerce ni ne subit la force ; c’est là l’unique pureté. » (Simone Weil – La pesanteur et la grâce)
Respects… Douceur… Egards… Telle est la pureté de l’amour. Et la violence ? La brutalité ? Telle est l’impureté dans l’amour.
Trop simple. Que faire de ces amoureux qui trouvent dans l’exultation des corps (J. Brel) le summum dans lequel ils communient ?
Retournons à Comte-Sponville : « la pureté n’est pas absolue, la pureté n’est pas pure » : elle est un certain état d’esprit, celui qui justement, dans l’innocence des premiers commencements, donne à l’autre sans penser à lui prendre quoique ce soit en retour. « Posséder, c’est souiller » dit Simone Weil.
Que pourrait-on ajouter ?
Oui, quand même : on pourrait demander encore si on peut aimer sans posséder.
Je ramasse les copies dans 4 heures.

2 comments:

Anonymous said...

Il en a de bonnes, le père Hamel!:-)

Tsss,... une onde de chocs... Voui, j'aimerais bien savoir savoir ce qu'en pense UNE philosophe !

Ben oui que ça dépend !

Mais, je suis d'accord, on aime posséder(- un certain temps-) Je suis affreuse mais pure !

F' ralinlol 1255 et LOL ;-)

Jean-Pierre Hamel said...

Je veux bien qu'on demande à une madame philosophe sa conclusion. Mais je doute fort que des principes philosophiques soient quant à eux mâles ou femelles.
D’ailleurs je cite indistinctement monsieur Comte-Sponville et madame Weil