Thursday, September 12, 2013

Citation du 13 septembre 2013


La révolution contre les castes ou les classes : stupide ! Les révolutions devraient se faire contre certains vices : par exemple, à mes yeux, une révolution contre l'avarice serait légitime. L'avarice implique toujours l'inhumanité. C'est la passion anti-sociale par essence.
Edmond et Jules de Goncourt – Journal (28 juillet 1862)
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Commentaire I
Au moment où le régime syrien apparait comme  celui qui gaze des enfants, commettant ainsi un crime dont l’horreur dépasse le simple clivage qui oppose des démocraties à une dictature, la morale prend la place de la politique : plus qu’un crime, c’est une faute – sans doute inexpiable. Raison pour laquelle  les frappes française (éventuelles) sont présentées comme une punition chargées de sanctionner cette faute ; raison aussi de revenir sur la question des rapports entre la morale et la politique
« Les révolutions devraient se faire contre certains vices »
Si donc – une fois de plus – la morale prétend supplanter la politique, il est bon de revenir sur cette citation des frères Goncourt.
En effet, que dit notre bien-aimé Président ? Que les frappes contre Bachar el-Assad sont des punitions qui lui sont infligées pour avoir gazé son peuple, hommes, femmes et enfants compris. Puni – et non menacé dans son pouvoir, ni diminué dans son potentiel militaire. D’ailleurs vu le délai qu’on met à déclencher l’offensive (1) on devine que les objectifs ont déjà été déplacés, enterrés etc., et on ne voit pas quel effet autre que la manifestation de notre indignation on pourrait encore espérer.
Que comprendre ? Comment un tel projet peut-il voir le jour à l’heure où la stricte efficacité et le « retour sur investissement » tient lieu de boussole à tous ceux qui exercent le moindre pouvoir ?
Ecoutons les Goncourt pour mieux comprendre. Pour eux aussi, la Révolution est lutte contre le pouvoir. Mais ne nous trompons pas d’ennemi disent-ils : supprimez la bourgeoisie, donnez le pouvoir au peuple, et vous aurez changé de tyran, vous n’aurez pas supprimé la tyrannie. Parce que le véritable ennemi de l’humanité, c’est l’avarice – disons : la passion du profit. Ce qu’il faudrait supprimer, c’est ce vice ; tant qu’on ne saura pas le faire, inutile de bouger.
Conséquence : l’action pour réformer le monde et mettre l’Histoire sur les bons rails devra porter sur le respect des valeurs – je veux dire : des vraies valeurs celles qui sont vraiment transcendantes !
Que faire pour faire respecter les valeurs de l’humanité en Syrie ? Balancer des missiles sur Damas ? Laisser la Charia s'installer ?
La suite à demain.
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(1) A l’heure où j’écrivais ces lignes celle-ci était encore à l’ordre du jour.

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