C’est un malheur du temps que les fous guident les aveugles.
William
Shakespeare – Le roi Lear
Les fous précipitent les hommes qui les suivent vers
l’abime. Les aveugles qui les suivent ne voient pas où on les entraine.
Donc :
1 – Ceux qui peuvent guider les autres (= qui ont le pouvoir
de le faire), ne savent pas le faire de façon raisonnable.
2 – Ceux qui obéissent ne savent pas évaluer les ordres aux
quels ils obéissent.
Vu comme ça, et dans la perspective de la vie politique actuelle
on ne peut que souscrire au jugement de Shakespeare.
Bien sûr, ces propos sont pessimistes. De plus, ils semblent
cautionner les ennemis de la démocratie : « Trouvons, nous
disent-ils, les meilleurs et donnons leur le pouvoir tout en empêchant le peuple
de les chasser pour remettre les fous à leur place ».
Ensuite, on peut imaginer que si les fous guident le peuple,
c’est parce que justement il faut être fou pour prétendre faire une telle
chose. Ce qui reviendrait à dire qu’au lieu de vouloir gouverner un pays, il
vaudrait mille fois mieux laisser les choses se faire comme ça, sans qu’on
prétende y changer quoique ce soit, sans prétendre faire avancer le coche comme
la mouche de la fable.
Oui, mais alors, à qui s’en remettre ?
Demandez aux Grecs (1), vous verrez ce qu’ils vous
répondront.
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(1) Je parle des grecs d’aujourd’hui, pas des concitoyens de
Platon.
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