Antonio : Boire
sans soif et faire l'amour en tout temps, madame, il n'y a que ça qui nous
distingue des autres bêtes.
Beaumarchais
– Le mariage de Figaro, Acte II, scène 21
Plaignons les tourterelles, qui ne baisent qu'au printemps !
Ninon
de Lenclos – Cité le 21/3/2007
Si Ninon était une belle et brillante demoiselle (sic),
Antonio, le jardinier du conte Almaviva, était un rustre. Et pourtant les voici
d’accord : l’homme est un animal, différent de tous les autres, capable de faire des choses sans en avoir
besoin, simplement parce qu’il en a le désir.
Ainsi de la boisson : même en ce moment de canicule, la
consommation de pastis et de vin rosé ne s’explique pas que par la soif. On a soif, c’est vrai mais l’eau pure
l’étancherait bien si il n’y avait que le besoin – et pas le désir d’ivresse.
Mais admettons aussi que la Nature l’a su depuis toujours et qu’elle en a même
joué pour nous piéger.
Et en effet, si nous pensons à la copulation dont nous parle
Antonio-le-jardinier, alors il faut noter que c’est la nature elle-même qui
nous a donné les organes permettant la jouissance et c’est donc elle qui nous
invite à la rechercher. On le sait : la copulation, n’a pas forcément pour
but la procréation ; mais on n’imagine pas forcément que la jouissance nécessite
ces organes ad-hoc qui nous ont été fournis par la nature pour suppléer notre
instinct de procréation défaillant. Car enfin, qui donc se soucierait de faire
des enfants s’il en coutait de la souffrance, ou même si ça ne faisait rien du
tout ? (1)
C’est vrai : quand la nature se mêle de faire des
pièges, elle s’y entend pour viser juste. Ainsi les fleurs qui ont besoin des
insectes mellifères pour leur fécondation, fabriquent le nectar dont ils sont
friands, et par la structure de leur corolles, subordonnent son accès au
contact avec le pollen. Eh bien l’orgasme masculin trouve une opportunité
privilégiée dans l’ensemencement du « vase féminin » - quand à la
jouissance féminine on observe que la position du clitoris est comme le pistil
de la fleur qui oblige l’abeille à venir se frotter à son pollen, favorisant ce
rapprochement fertilisant.
Seulement voilà : alors que la fleur piège les abeilles
de façon imparable, les êtres humains ont su déjouer cette ruse de la nature en
déconnectant la volupté de la procréation, ce que les animaux ne semblent pas
capables de faire – sauf les bonobos…
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(1) On fera remarquer que mes propos doivent être nuancés.
Voir cette citation (du 8/11/2014) : « Il y a fort à parier que si l’acte sexuel dépendait de l’excitation et
du plaisir de la femme comme il dépend de ceux de l’homme, l’espèce humaine
aurait depuis longtemps disparu de la planète. » Isabelle Sorente – L
Les machos ricaneront : cette phrase diront-ils est
celle d’une « mal-baisée ». Et alors ? Quand bien même ce serait
vrai, la procréation suppose que dans le couple l’un des deux au moins soit
poussé par le désir.
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