Comment puis-je rendre ma vie supportable sachant qu'elle
n'est qu'un événement aléatoire et insignifiant ?
Woody
Allen – Interview pour ma sortie de son récent film : l’homme irrationnel.
(1)
Woody Allen est dépressif. Sentant la vieillesse peser
sur ses épaules, et n’ayant pas la foi religieuse
qui le consolerait de voir le trépas approcher, le voilà qui souffre. Dans
chacune de ses œuvres, à chaque acte qu’il accomplit, il voit le signe de sa
mort future ; au fond de tout cela, le néant creuse son trou par où
s’échappent et sa vie et son Etre…
Voilà ce qu’on appelle une angoisse métaphysique, contre la
quelle on ne peut rien, à part l’oublier dans l’alcool ou dans l’action.
Mais quoi ? Woody Allen ne se contente ni de l’un ni de
l’autre ; et comme pour lui les cieux sont vides, il se tourne non pas vers
le rabbin, mais vers le philosophe : « Qu’as-tu à proposer, ami
philosophe, pour vaincre la nullité de l’existence ? Comment surmonter cet effroi du néant qui me
guette tapi au fond de moi ? » Hélas ! Le philosophe n’a selon
lui pas grand chose à proposer, c’est pourquoi Woody le ridiculise en le
mettant, comme dans son récent film, dans des situations où la philosophie n’a rien
à faire.
Ce n’est pas d’aujourd’hui qu’on ridiculise les philosophes
en confrontant leurs doctrines à la réalité
de l’existence. Ainsi Pascal : « Le plus grand philosophe du monde sur une planche plus large qu’il ne
faut, s’il y a au-dessous un précipice, quoique sa raison le convainque de sa
sûreté, son imagination prévaudra. Plusieurs n’en sauraient soutenir la pensée
sans pâlir et suer. » Pascal - Pensées frg 41
Mais enfin ? Que serait la philosophie si elle ne
conduisait pas à la sagesse – à un tout
petit peu de sagesse ? Deleuze disait que celle-ci consistait en une
projection (comme une projection géométrique)
d’un système philosophique sur le plan de la vie. D’où des distorsions, des
différences selon la vie de chacun ; mais c’est aussi à cette condition
que la philosophie rencontre la réalité.
Bref – chacun aura la philosophie qu’il mérite :
l’angoissé aura Pascal et sa machine de guerre destinée à désespérer l’homme
rationnel pour qu’il se tourne vers la religion. Et quand on est comme Woody
Allen irrationnel et irréligieux, il ne reste que la création artistique :
c’est ça l’optimisme des pessimistes – c’est ce que dit Schopenhauer.
Mais même cela ne lui suffit pas : « quel que soit le nombre de films que je
réalise, tout finit en poussière » déplore-t-il.
Woody, si tu veux prendre de la hauteur, rejoindre l’essence
du cosmos, tente l’astrophysique ; ou la physique quantique ; ou la
théorie des cordes.
Bref, si l’art ne te suffit pas, il ne te reste plus que la
science.
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(1) Citation complète : « Comment puis-je rendre ma vie supportable sachant qu'elle n'est qu'un
événement aléatoire et insignifiant ? Comment puis-je continuer à vivre alors
que je sais que, quoi que je fasse, quoi que je construise, quel que soit le
nombre de films que je réalise, tout finit en poussière. Tout le mal qu'on se
donne pour accomplir ces choses ne sert à rien. »
1 comment:
Je ne supporte plus Woody Allen
Dans les année 70 8O j’ai lu ses livres d’humour mon dieu que ce fut lourd pour moi
Je ne pue rire à son style
Et vous lisant ce matin je comprends. A l’époque je ne pouvais faire le lien avec son nihilisme et cynisme, et son activité artistique.
L’une permettant justement dans ma petite tête de prendre de la auteur et même si on faisait un travail psychanlique comme lui (il l’a tellement critiquer c’était plus un garde fou que cservait son psy qu’un réel travail qu’il en effectué_ c’est du boulot d’au moins quelques heures par jour entre chaque séance) cependant çà fait du résultat. Merci Jean pierre, moi je suis qu’un philosophe peut m’apporter et combien de fois j’y ai eu lecture et recours, l’école de la cause freudienne m’a donné l’occasion de connaitre des philosophes analytiques qui ont mis à ma porter certains textes et offerts d’en trouvé d’autres qui m’ont nourri le temps d’une traversée violente d’un retour de refoulé. Et mpour questionner la souffrance la douleur les pansements des philosophes m’ont stimulée pour percer la douleur et la traversée et la lire.
Même si le réel est un point non symbolisable si approcher de si pres et rester stoïque, recevoir la projection les plus ignomineuse de la part de se que je croyais être des êtres chers, les faussaire amis s’en sont donné à cœur joie pour voir comment que çà faisait une femme au plus bas de son élan vital la privée de la force d’une amitié en la négligent lamentable et en donnant l’estocade au moment le plus bas de son protocle , c’est cela voir jusqu’où un être peut faire face sans craquer et en crever pour jouir de leur vie et de leur résistance eux en famille et avec enfants…..
Je trouve que votre billet ce matin me plait beaucoup
Et je comprends pourquoi j’ai eu ce malaise.. il y a aussi de la jouissance de nager dans le cloaque qui fait créer. Cependant nous pouvons créer jhors du cloaque mais les objets de hjouissancce nous le savons vont très loin alors là aussi ….
Et vive la philosophie quand eelle n’est pas un mode de pirouette et d’esbrouffe comme certains nous l’ont montré dans les cafés philo. J’ai vécu un moment avec un philosophe, ce n’était pas toujours rose car il était plutôt de la veine d’un nihiliste, mais ses recherches et ses engagements dans les ambassades en Asie, et après en Syrie mettait la vie et la philosophie en belle vibration et me faisait beaucoup de bien de partager des moments délicieux et héler de parole fécondantes et pleine de poésie je l’appleais le héron argenté.
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