Proudhon
– Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Pierre Larousse
Le 19ème siècle a été le siècle de la confiance aux
vertus du progrès scientifique et technique ; même les plus méfiants s’y
sont laissé prendre : ainsi de Proudhon qui estime que nos rapports avec
la nature n’ont pas changé et que celle-ci est une puissance sur la quelle nous
n’avons aucun pouvoir.
Le 21ème siècle nous enseigne au contraire que
désormais certains éléments de la nature, qui n’étaient pas appropriables,
comme l'eau, l'air, la lumière, le sont devenus.
- L’eau est un bienfait qui se raréfie, quand les fleuves ne
sont pas asséchés par nos prélèvements, la voici polluée et impropre à la vie.
- On sait qu’à Beijing l’air est tellement pollué par les
centrales à charbon que la respiration y est devenue problématique ; du
reste ceux qui en ont les moyens vont habiter loin plus au sud là où les
centrales à charbon sont moins nombreuses.
- Oui, il nous reste la lumière… Le soleil brille pour tout
le monde, même si l’air et l’eau sont empoisonnés. N’en profiterons que ceux
qui pourront survivre aux poisons de l’air stagnant ou charriés par l’eau.
On objectera que le propos de Proudhon reste quand même
d’actualité : personne ne peut s’« approprier » l’eau ni l’air
ni la lumière. Oui, c’est vrai : mais nous faisons comme si on le pouvait.
Les peuples « primitifs » faisaient très attention avant de tuer un
animal sauvage de faire la paix avec leur totem : il leur fallait faire un
don symbolique pour compenser cette vie qui ne leur appartenait pas. Quand les
européens sont arrivés dans les grandes plaines américaines ils n’ont pas eu le
même scrupule :
Quand on lui prend ce qui ne nous appartient pas, la nature
se venge en nous privant des ressources nécessaires à la vie. Ce que les
sauvages savaient de façon ancestrale, le 21ème siècle l’a oublié.
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