La façon la
plus rapide de mettre fin à une guerre est de la perdre.
George Orwell
Avertissement – Il est conseillé aux
patriotes d’éviter de lire ce qui suit et qui contient un éloge de la défaite
et de la capitulation.
Certains vont
crier au sacrilège : « Comment ? Le jour où se commémore le
sacrifie des héros morts il y a un siècle pour la patrie, voilà qu’on nous
vante l’esprit de défaite, la lâcheté de ceux qui ont fui le combats, les
mutins qui au Chemin des Dames ou ailleurs ont levé la crosse et ont fini comme
des traitres devant un peloton d’exécution. Oui, c’était il y a un siècle, et
personne ne doit aujourd’hui se rappeler d’eux autrement que comme ceux qui ont
déserté pendant que leurs camarades allaient bravement, héroïquement à la
mort ! »
C’est vrai
que 1917 a été le moment où l’on a été à deux doigts de la paix, le moment où
la Russie se retirant de la guerre, il aurait été possible de trouver un accord
avec l’Allemagne. Mais ce moment, ni les généraux, ni les ministres, eux qui ne
risquaient pas de prendre une balle ni d’être enseveli dans leur tranchée
écroulée par les obus, n’en ont voulu.
On les aura !
Alors, aux
poubelles de l’histoire ces gens qui ont cru qu’on pouvait renoncer au combat
et qu’à tout prendre il valait mieux perdre la guerre sans combattre que la
gagner au prix de « la sueur du sang et des larmes » ? (Churchill – Lire ici)
Mais
justement en 1938 on a eu des gens très haut placés pour croire que cela était
vrai : ils ont signé le traité de Munich et ils sont revenu très fiers en
disant qu’ils avaient sauvé la paix. Et après la défaite de 1940 des français,
qui n’étaient pas moins patriotes que d’autres, ont dit qu’en effet il valait
mieux une défaite honorable qu’un combat où toutes les forces du pays
s’épuisent.
Alors il est
vrai que la défaite soumet le vaincu à l’arbitraire du vainqueur et que
certains préfèreront la mort à une vie d’esclavage et d’humiliation. Mais ce
que Orwell souligne, c’est que même dans ce cas, on doit examiner avec
circonspection les sacrifices exigés par la victoire. Plutôt rouges que mort, disaient les jeunes allemands de l’ouest en
1960, face à la menace soviétique. (1)
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(1) Inversion
du slogan de « Lieber tot als rot »
de Goebbels en 1945
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