La France est toujours la même. Semez-y la liberté, il y
poussera de l’arbitraire.
Emile de Girardin
Par liberté
entendez « liberté civile », celle qui est garantie par la loi ;
et par arbitraire entendez
« autoritarisme » : vous aurez ainsi la formule fétiche des
partisans du pouvoir fort, monarchiste ou bonapartiste.
« L'adjectif "arbitraire" qualifie ce qui est
laissé à la seule volonté, au libre choix d'un individu ou d'un groupe. C'est
aussi ce qui ne relève de l'observation d'aucune règle ni d'aucune loi, qui n'a
aucun fondement naturel ou qui ne s'appuie pas sur la raison.
Un pouvoir arbitraire est un pouvoir qui ne dépend que de la
volonté, de la subjectivité, du bon vouloir ou du caprice d'un seul homme sans
soucis particuliers d'équité ou de justice. » (Définition lue dans La Toupie)
Comprenons qu’ici le mot arbitraire
concerne l’abus de la liberté individuelle et non celle du pouvoir souverain
(d’ailleurs celui-là, comment pourrait-il abuser, lui qui ne connaît aucune
limite ?). Pour lutter contre cet arbitraire, il faut l’autorité d’un
pouvoir conçu comme protecteur du citoyen – comme celui qui interdit les excès
de liberté individuelle : mais où commencent-ils ces excès ?
Plutôt que de songer à des conflits de proximité entre des
voisins qui se disputent quant à la hauteur des arbres de la clôture, songeons
plutôt à la dérèglementation par la quelle les entreprises peuvent de gérer
leur personnel sans souci des employés, ou aux opérateurs financiers qui
peuvent déplacer leurs capitaux – là aussi sans souci des conséquences pour les
hommes et les femmes qui vont en être affectés. Inutile de le dire : notre
époque est celle du libéralisme économique triomphant (chez nous, France
macronienne du moins) où la liberté est toujours celle de l’individu et jamais
celle de l’autorité souveraine comme le
serait le peuple en démocratie. Libérez les initiatives personnelles, et vous
verrez ces excès fleurir parce que chacun étant comptable que de son intérêt
propre laissera mourir de faim son voisin quand bien même il viendrait frapper
à sa porte pour crier famine :
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