Quatrepattes,
oui !
Deuxpattes, non ! En cela,
dit-il, réside le
principe fondamental de
l’Animalisme.
Orwell – La ferme des animaux
- Animalisme : chez Orwell, ce terme
désigne ce que nous appelons aujourd’hui le spécisme.
Il désigne la suprématie des animaux sur l’homme (les « Deuxpattes ») et il constitue le
principe auquel adhèrent les animaux de «La ferme des animaux »
- Le terme Quatrepattes désigne quant à lui les
animaux – y compris les oiseaux dont on nous dit que leurs ailes sont comme des pattes. Selon ce principe, il n’y a rien de bon à attendre
pour les animaux de la part des humains. D’ailleurs c’est aujourd’hui le
problème de ceux qui veulent parler du « droit des animaux » :
pour respecter ce droit, peut-on faire autrement que supposer que l’on passe un
contrat avec eux : nous leur offrons des conditions correctes de vie en
échange du renoncement à vivre lorsque les humains auront choisi de les
sacrifier ?
Sans vouloir
entrer dans des débats byzantins sur le droit animalier, songeons quand même
que lorsque les animaux de la ferme cessent de souffrir de l’exploitation que nous faisons
d’eux, alors ils cessent du même coup d’exister. Ainsi des animaux de trait,
chevaux percherons, bœufs de labours, qui ayant cessé de nous servir ne sont
plus élevés.
C’est ainsi
que l’on parvient à une question plus métaphysique que juridique : vaut-il
mieux pour l’animal (mais aussi peut-être pour nous-mêmes) de ne pas naitre
plutôt que de vivre et de souffrir ? On dira peut-être que la question n’a
pas de sens pour les animaux privés de conscience mais seulement pour les
hommes. Mais après tout, pour nous aussi la question n’a peut-être pas de
sens : car s’il y a une chose pour la quelle on ne nous a pas proposé de
choisir, c’est bien notre naissance. Et si on l’avait fait, qu’aurions-nous
répondu ? Aurions-nous jugé plus prudent de refuser, pour ne pas avoir à
nous suicider plus tard ?
Etre ou ne pas être s’étonnait Hamlet.
Enfin, reconnaissons
que si les hommes devaient se définir comme des animaux, ce seraient alors
comme disait Schopenhauer des animaux métaphysiques (lire ici)
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