Sunday, November 26, 2017

Citation du 27 novembre 2017

Le journaliste est un interprète de la curiosité publique.
Bernard Pivot / Le Métier de lire
En pays démocratique les journalistes sont protégés par la loi et leur emprisonnement est toujours l’indice d’un virage autoritaire du pouvoir.
Mais on pourrait demander pourquoi cette protection des journalistes est-elle si essentielle ? Que perdait la démocratie en perdant la libre information, liée au libre exercice de la profession de journaliste ?
La réponse est simple : les journalistes sont protégés parce qu’ils doivent satisfaire à un besoin fondamental des citoyens : celui d’être informés.
Quel est donc ce besoin ? En quoi est-il fondamental ? Faut-il voir en lui une expression des droits de l’homme et du citoyen ? Certes, pour agir politiquement, le citoyen a besoin d’être informé et on doit le mettre en mesure de comprendre l’information. Le journal est donc de ce point de vue aussi essentiel que l’Ecole qui apprend à lire et à analyser l’information.

Mais est-ce bien cela que le peuple réclame ?
Et déjà : qu’est-ce que l’information ? Sans entrer dans des détails qui n’auraient pas lieu ici, on peut rappeler la définition de Shannon : l’information est proportionnelle à son improbabilité ; à la limite, une « nouvelle » n’est une information que lorsqu’on en prend connaissance la première fois. Les chaines d’info en boucle sont de ce point de vue tout à fait inutiles pour qui les regarderait plus de 5 minutes.
Maintenant Bernard Pivot nous invite à considérer ce besoin de nouveauté comme étant l’effet d’une curiosité.
Maurice Barrès fait l’éloge de la curiosité « La curiosité! C'est la source du monde, elle le crée continuellement; par elle naissent la science et l'amour... J'ai vu avec chagrin un petit livre pour les enfants où la curiosité était blâmée... ».
En lisant cela on songe à l’éloge de l’étonnement qui, selon Descartes, pousse à la recherche insatiable de la vérité. Sans curiosité, ce n’est pas seulement la vie politique qui viendrait à s’éteindre, mais aussi la science...  et l’amour ( ?)
Le CNTRL signale en 1268 une première occurrence du terme curiosité comme étant : « désir d'apprendre des choses obscures sans nécessité ».
Au fond, la curiosité est source de plaisir, mais il lui arrive d’être peu exigeante vis-à-vis de ce qui va lui apporter cette satisfaction.

Entre le Débat et Gala, choisi ton camp, camarade !

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