Je le répète, et dis, vaille que vaille, / Le monde n'est que franche moutonnaille.
La Fontaine – L’Abbesse malade. (Contes et nouvelles en vers - lire ici)
Jean de La Fontaine, notre contemporain – 2
La moutonnaille sert comme on s’en doute à illustrer le rôle de l’exemple dans le comportement humain. Après avoir repris le récit des montons de Panurges, La Fontaine développe l’histoire de l’Abbesse malade.
Mais on va voir que ce n’est pas cette morale là que La Fontaine cherche à montrer – et que ce n’est pas pour cela que je lui attribue le rang d’auteur contemporain.
- Votre confesseur vous a sans doute interdit de lire ce conte de La Fontaine, aussi je vais vous en résumer l’essentiel.
Une abbesse se meurt de langueur. Le médecin dit aux nonnes éplorées que sa maladie est sans espoir à moins qu’elle ne soit due à l’abstinence sexuelle. Au quel cas, un bon coup de … suffirait à lui rendre la santé.
L’abbesse est scandalisée. Mais Sœur Agnès, l’une de ses nonnes, se propose de se sacrifier pour tester le traitement à sa place afin, dit-elle, que la mère supérieure puisse constater si le procédé est aussi dangereux qu’elle le croit.
Ainsi fut fait, et tout le couvent comme franche moutonaille suivant cet exemple, s’empressa de se dévouer également.
Enfin convaincue, l’Abbesse se soumet à la médication : Un jouvenceau fait l’opération / Sur la malade. Elle redevient rose…
Et voilà l’amour devenu médecin… Mais aussi, voilà la véritable morale de l’histoire : la femme pas plus que l’homme n’est faite pour la continence sexuelle. Et si on me permet un rapprochement avec l’époque contemporaine, je signale qu’on attribue précisément à cette exigence les crimes de pédophilie si souvent dénoncés dans le clergé catholique.
Et tient, justement, il n’y a pas très longtemps, à Ratisbonne, sur les enfants du chœur de la cathédrale. On a même failli croire que le chef de chœur était à l’époque un certain Georg Ratzinger, le frère de qui vous savez. Mais Dieu merci on nous a rassurés…
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