Recevoir un grand nombre de journalistes est un plaisir. Un petit nombre un ennui. Un seul d'entre eux : un supplice.
Charles de Gaulle
Quand il y a un ça va... C'est quand il y en a beaucoup qu'il y a des problèmes!
Brice Hortefeux (Propos off lors de l’université d’été de l’UMP)
Qui a tort, qui a raison ? Les deux mon Général !
J’ai lu quelque part que le vol des criquets se déclanchait quand il y a avait une certaine densité de ces insectes sur un territoire. Autrement dit, le nombre détermine le comportement – voire la nature – des individus. D’où ces propos sur les journalistes et sur les arabes – heu, non : les corréziens.
Faute de faire un exposé sur les vols de criquets, je me contenterai de cette question : le nombre, qu’est-ce que ça change dans les rapports humains ?
Je suis sûr que vous, mes chers lecteurs, vous avez une réponse à donner… mais en votre absence permettez que j’occupe le terrain.
- Le nombre – le grand nombre – efface l’individu pour mettre à sa place le peuple – ou la race. Tel est le sens de la remarque de Brice Hortefeux, qu’on a eu vite fait de cataloguer dans le clan des racistes. C’est aussi ce qu’on a remarqué dans le passé, principalement à propos des juifs. Il y a avait des juifs admis au plus haut rang de l’Etat – les juifs de cour – en raison de leur richesse il est vrai, mais quand même. Les pogromes, c’était pour le quartier, où la ville. Bref, c’était pour le peuple.
Dans cette perspective, le raciste se reconnaît à ce qu’il rejette l’individu pour son appartenance à un groupe au quel on l’identifie.
De ce point de vue Brice Hortefeux n’est pas raciste (heu… disons pas trop raciste).
- D’autre part, le nombre, ça éloigne les gens, ça les met à distance en les confondant en une masse confuse. L’individu seul est beaucoup plus proche de nous que la foule. Il est plus facile – je suppose – de larguer des bombes sur une ville que d’étrangler de ses mains un seul individu.
Le Général n’aimait pas les journalistes – du moins on peut le supposer. Les rencontrer en troupeau, parqués dans la grande salle de l’Elysée lors d’une conférence de presse, ça va. Par contre la conversation au coin du feu, qui rapproche de l’individu, qui expose à son regard, voilà le supplice.
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