Sunday, March 14, 2010

Citation du 15 mars 2010

La révolution sera la floraison de l'humanité comme l'amour est la floraison du coeur.

Louise Michel – Mémoires

On doit s’incliner devant la constance de Louise Michel : toute sa vie qui va de la Commune de Paris à ses conférences socialistes et anarchistes, en passant par les nombreuses geôles où le gouvernement « républicain » crut pouvoir l’enfermer, elle a été animée du même idéal. Et cet idéal, c’est celui de la révolution.

Je laisse à chacun le soin de se faire une opinion en lisant par exemple son ouvrage sur la commune (numérisé par nos amis québécois ici).

Mais voici la question que je me pose : nous qui n’espérons plus en la révolution (1), en quoi croyons-nous ? Ou plutôt en quoi espérons nous ? Pas en la vie éternelle, du moins pas souvent. Pas en un monde meilleur – et surtout pas au meilleur des mondes.

Non. Je suis au regret de dire que ce en quoi nous espérons c’est en une meilleure position dans ce monde-ci. Une place au soleil, vite ! Et s’il n’y a pas de place au soleil pour tout le monde, alors dépêchons-nous d’y arriver avant les autres…

Vous croyez peut-être que je déprime et qu’avec un bon anxiolytique les choses vont s’arranger ? Que nous aussi nous avons un idéal, que nous aussi nous savons nous engager et nous battre pour faire triompher la bonne cause ?

D’accord : je vous crois. Mais il y a encore une petite différence entre la Vierge Rouge et nous.

- Elle, quand elle se levait le matin, elle se disait : Qu’est-ce que je peux faire aujourd’hui pour l’humanité ? Et elle partait ferrailler contre les inégalités et les injustices, pour finir la journée en prison.

- Et nous ? En nous levant le matin, nous nous disons : Qu’est-ce que je vais faire pour sauver la planète aujourd’hui ? Et de remplacer nos ampoules à incandescence, de fermer le robinet en nous lavant les dents, et de monter dans notre voiture à filtre anti-pollution. Et le soir ?

Le soir nous glissons un glaçon dans notre whisky, c’est vrai… Mais il sort d’un frigo estampillé A+++


(1) Disons que nous n’y croyons plus depuis que les années 68 sont passées.

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