En déclarant au Journal du dimanche le 24 juin [2012] qu'elle
souhaitait, excusez du peu, que "la prostitution disparaisse ", la
ministre des droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, rejoignait d'un coup,
et dépassait même, les plus archaïques vieilles bedoles (1) de l'UMP préparant
le coup d'éclat du 6 décembre 2011…
Dominique Noguez (LeMonde 1er-9-2012)
Exiger [du peuple] qu'il renonce aux illusions sur sa
situation c'est exiger qu'il renonce à une situation qui a besoin d'illusions.
Marx - Critique du
Droit politique hégélien – Introduction (1843) A télécharger ici
Faut-il supprimer la prostitution ?
Je ne sais pas si le débat sur l’abolition de la
prostitution est aussi vieux que la prostitution elle-même, mais je sais qu’il continue
à faire couler beaucoup d’encre, preuve qu’il n’a pas abouti.
Et pour cause ! S’interroger sur la disparition de
la prostitution c’est en réalité s’interroger sur son origine – puisque ce
n’est bien sûr qu’en supprimant cette dernière qu’on parviendra à ce résultat.
Mesdames et messieurs, savez-vous d’où vient la
prostitution ? De la misère ? De la sexualité des hommes ? Des
hypocrisies de la morale ? Des préjugés religieux ? De la
société ?
- Supprimez la
misère et les enfants de Bangkok ne se prostitueront plus.
- Coupez le zizi des hommes et ils laisseront les femmes
tranquilles.
- Eradiquez les religions et leur cortège de préjugés
dévalorisant pour les femmes et vous aurez fait un réel progrès.
- Supprimez le capitalisme qui fait de certains hommes
une marchandise pour les autres, et ça ira mieux.
Trop compliqué pour moi – mais je garderai le
principe énoncé dans notre citation : Marx, en renvoyant la critique de la
religion à celle de la réalité du besoin, nous a montré un chemin.
Pour le paraphraser, je dirai en effet que vouloir éradiquer la prostitution, c’est en
réalité vouloir éradiquer une réalité qui en fait un besoin.
De quel besoin s’agit-il ? Sans reprendre la liste
ci-dessus, je suggèrerai que ceux qui fréquentent des prostituées ne sont, pour
le moins, pas dégoutés par le fait qu’ils aient entre leurs jambes non pas une
femme, mais un objet. (cf. le Post d’hier)
--> Si avoir recours à une prostituée exprime en réalité
le besoin de jouir d’une femme comme on jouirait d’un objet, alors la question
est : pouvons-nous généraliser à l’ensemble des rapports sexuels ? –
Avons-nous besoin dans la relation sexuelle que l’autre (pour ne pas
dire : le partenaire) soit un objet ?
Je crains que dans son élan féministe, Nancy Huston ne
suggère ceci : tout au fond des élans amoureux qui se déchainent dans
l’acte sexuel, il y aurait – pour nous les hommes – le moment où s’éveille le
tigre qui prend de ses crocs la tigresse par la peau du cou pour éviter qu’elle
ne se soustraie à l’étreinte. (2)
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(1) Bedole (mot du jour) – Baderne, imbécile, sot
(2) Les petits curieux pourront apercevoir ça ici.
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