La diligente abeille n’a pas de temps pour la tristesse.
William Blake
L’homme doit être occupé de telle manière qu’il soit
rempli par le but qu’il a devant les yeux, si bien qu’il ne se sente plus
lui-même et que le meilleur repos soit pour lui celui qui suit le travail.
E. Kant – Réflexions
sur l’éducation
Métaphore de l’abeille (suite)
Après l’abeille alchimiste (ici) et l’abeille
productiviste (là), voici l’abeille joyeuse – du moins, l’abeille qui n’a pas de temps pour la tristesse.
L’abeille nous enseigne donc comment faire pour éviter la dépression et
l’amertume : travailler sans relâche.
- Vous êtes chômeur et on vous plaint : non pas que
vous soyez menacé de crever de faim, vous, votre femme et vos enfants – après
tout il est toujours possible d’aller aux Restos du cœur.
On vous plaint parce que, de toute la journée vous n’avez
rien qui vous détourne du souci de vous-même et vous évite les ruminations
mentales.
--> Tentez le bénévolat : ça ne vous enrichira
pas, mais au moins vous serez occupé – et éventuellement utile aux autres.
- Vous êtes retraité, et vous déprimez dur : vous
vous sentez inutile, et les quelques occupations de la journée sont devenues des
rituels dérisoires. Vous en êtes même à regretter vos anciens collègues et le
manager-crétin que vous deviez supporter ?
--> Là aussi il vous faut, comme l’abeille
industrieuse, retrouver le chemin du travail, prendre une activité
complémentaire (ça va arrondir votre pension maigrelette) – ou bien vous aussi
tentez le bénévolat : vous porterez les boites de petits pois aux Restos
du Cœur : vous y rencontrerez des chômeurs et vous serez content de voir
des gens plus malheureux que vous.
- Vous êtes prisonnier, désœuvré dans une cellule de 12 m2
avec trois autres détenus qui sentent des pieds et une vieille télé toute
pourrie qui diffuse TF1 à longueur de journée. Ah… Si seulement on vous donnait
un travail… Mais non : c’est justement ça votre punition.
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