Les vrais pauvres ont la pudeur de leurs dettes - ce qui
n'est pas le cas des faux pauvres (et des faux riches) qui ont l'endettement
insolent !
Joseph Rudel-Tessier
– Roquelune
Il y a encore quelques années, juste très peu, on
entendait à propos de la dette de la France : « c’est vraiment
irresponsable et immoral de s’endetter car c’est sur le dos de nos enfants :
c’est eux qui auront à rembourser nos dettes ! »
Autrement dit, il ne pouvait rien nous arriver et surtout
pas d’avoir à rembourser nos dettes.
Bizarrement, nous découvrons aujourd’hui que c’est à nous
– dès aujourd’hui – de rembourser l’argent que nous avons emprunté – et en tout
cas dépensé.
Nous avons eu l’endettement insolent, et peut-être
l’avons-nous encore quand nous pensons que c’est aux riches et aux banquiers de
rembourser tout cet argent. Le faux pauvre
a la mentalité banquerouteuse, il croit que « plaie d’argent n’est pas
mortelle », et qu’il pourra encore emprunter demain l’argent qu’il annonce
ne pas pouvoir rembourser aujourd’hui.
Du coup, nous avons eu l’impression que nous étions
protégés par nos Etats. Que nul usurier, nulle Aliona Ivanovna (l'usurière de Crime et châtiment) ne pourrait nous
atteindre… Quelle erreur ! Si les malheurs de la Grèce nous ont sidérés,
c’est que nous avons vu que les usuriers d’aujourd’hui ont un pouvoir
exceptionnel, devant lequel celui des Etats n’est que fétu de paille soufflé
par le vent.
Quel est donc ce pouvoir ? Qu’est-ce qui fait que
les Grecs par exemple ne sauraient faire banqueroute tranquillement, sans se
soucier de la mine déconfite de leurs préteurs ?
Bien sûr tout le monde le sait : c’est
qu’aujourd’hui on ne peut vivre sans argent – et donc sans préteurs, du moins
quand les caisses sont vides.
On me dira peut-être : et alors ? Comment ont
fait les argentins dans les années 1995-2000 ? Plus de peso ! Ils ont
fondé des clubs de Troc (voir ici).
Bon, d’accord, faisons la nique à nos préteurs et
échangeons un sac de pommes contre une paire de chaussure – ou une ile grecque
contre une berline allemande.
No comments:
Post a Comment