L'avenir est ce qu'il y a de pire dans
le présent.
Gustave
Flaubert
Souriez . . . demain sera pire.
Quelle différence entre le passé et
l’avenir, vus du présent ?
Si le passé peut contenir des éléments
positifs et réjouissants, si même, du fait d’une mémoire sélective, il ne
contient que cela, l’avenir par contre contient au moins une certitude :
il nous conduit droit à la mort, et si nous sommes heureux aujourd’hui, c’est à
condition d’oblitérer ce qui nous attend demain – ou après-demain. Et du coup
l’avenir est ce qu’il y a de pire dans le présent, parce que la mort est pire
que tout.
J’espère que c’est clair ?
Quoique… La question est quand même de savoir où s’arrête l’avenir. Consultez
Epicure, voilà ce qu’il vous dira : oui, c’est vrai vous allez mourir. Et
alors ? Qu’est-ce que vous craignez ? La mort n’est rien : là où
nous sommes elle n’est pas ; quand elle sera, nous ne serons plus. Ce qui
nous fait redouter de mourir c’est l’idée que la mort n’arrête pas le processus
de la conscience, que nous allons continuer d’exister une fois mort, suffisamment
pour souffrir de la vengeance des Dieux. Mais quelle erreur ! Selon
Epicure, la mort est anéantissement, il n’y a rien derrière ; elle n’est
pas vécue et peut-être pas même dans la durée d’une agonie, si elle anéantit
d’abord la conscience. Dans cette anesthésie générale, plus rien n’est
sensible, plus rien n’est vécu.
Et en attendant, jouissons de la
vie : Nunc est bibendum.
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