La pluralité des voix n'est pas une preuve, pour les vérités
malaisées à découvrir, tant il est bien plus vraisemblable qu'un homme seul les
ait rencontré que tout un peuple.
Descartes
– Discours de la méthode
Voilà une thèse qui a servi à remettre en cause la
démocratie. En effet, la question soulevée par cette citation de Descartes
est : quel est le périmètre de la
démocratie ? On admet sans peine qu’il faille soumettre au suffrage le
choix de nos gouvernants. Et qu’il faille aussi un référendum pour dire quels
critères permettent de se dire français. Mais, doit-on élargir le champ de la
démocratie jusqu’au choix du gouverneur de la Banque de France ?
--> Les grecs (actuels), consultés par référendum, ont
refusé l’austérité économique ; leur gouvernement passant outre le
suffrage populaire, a néanmoins accepté de l’appliquer : était-ce un déni
de démocratie ? Ou bien cette décision était-elle du domaine des « vérités malaisées à découvrir » qui
sont du champ de compétence des spécialistes de la science financière ?
Car après tout, on peut voter contre la pauvreté ; mais à quoi cela
sert-il ? Ce qui compte c’est ce qu’on peut faire pour y remédier, et ici
la volonté populaire n’y peut rien, sauf à choisir le technicien capable de réorganiser
les moyens existants, à défaut de découvrir le magicien qui serait capable de
créer ceux qui n’existent pas.
Oui, créer par le suffrage démocratique le magicien à qui on
pourra déléguer la mission de tirer le pays de l’ornière : voilà la limite
que la démocratie ne peut atteindre. Toutefois nous l’avons essayé en inventant
un concept tout à fait révolutionnaire : celui d’homme providentiel, qui
est légitimé par une élection faite exprès pour lui – l’élection
Présidentielle. Oui, nous pauvres citoyens de base, nous ne savons pas faire
reculer le chômage, augmenter les salaires, garantir de la neige en hiver et du
soleil en été. Mais n’avons pas besoin de savoir faire tout cela, puisque,
appliquant le principe de Descartes, nous pensons qu’il existe homme /qui a/ rencontré /ces vérités/ que tout un peuple
ignore.
Dans l’ancien régime on croyait que la prospérité du royaume
dépendait de l’existence d’un souverain chéri des Dieux. Aujourd’hui c’est la
même chose, sauf qu’on ne sait pas trop où l’on pourrait découvrir ce souverain
mirifique ? Au fond des urnes ? En tout cas pas du peuple qui l’a élu
du fond de ses ténèbres. De profundis
clamavi ad te domine…
1 comment:
je suis pas dans la disponibilité de lire sur la démoncratie mais je vous salue cher jean Père
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