Sunday, March 27, 2016

Citation du 28 mars 2016

Il y avait eu ce mois-là vingt et un jours fériés en Bavière, grâce aux nombreuses naissances et morts de princes Wittelsbach et d'archiducs zu Bayern. On pouvait prévoir que si la famille continuait à vivre et à mourir au même rythme, les jours de travail seraient bientôt supprimés pour son bon peuple...
Giraudoux – Siegfried et le Limousin., 1922, p. 87
Aujourd’hui, jour férié. Occasion de se lamenter : les jours fériés sont un mal français ! Il y en a plus que partout ailleurs – il y en a trop !
Alors, avant de maudire notre pays qui se traine par paresse en queue de peloton des pays civilisés, suivons un peu le regard de Giraudoux : en Bavière, 21 jours fériés en un seul mois ! et tout ça par la grâce de je ne sais quel prince dont le pouvoir régalien semble bien être caractérisé par son aptitude à distribuer les jours sans travail. On me dira peut-être que c’est là une fiction qui n’a pas à être confondue avec la réalité. Mais je voudrais bien qu’on se rappelle combien de jours chômés pour cause de fête religieuse il y avait autrefois. Rien que pour Pâques qui nous offre aujourd’hui une seule journée de paresse, il y avait je crois une semaine complète sans travailler, une semaine consacrée à louer le Seigneur. Alors, qu’on ne vienne pas nous dire qu’on abuse !

D’ailleurs on va pouvoir vérifier que les jours fériés ne changent pas fondamentalement les performances économiques. En effet, en 2016 nous n’aurons que très peu de jours fériés chômés : le 1er, le 8 mai : tombent un dimanche. Idem pour Noël et le jour de l’an. Alors, nous ferons le bilan en 2017 : la production économique aura-t-elle augmenté, ou bien aurons-nous simplement reconduit les performances des année à fort taux de jours fainéantés ?


La vraie raison du discrédit que certains jettent sur ces jours sans travailler est qu’ils semblent ne fonctionner que comme des stimulateurs de paresse, au lieu qu’autrefois le jour férié était un jour où l’on devait louer le Seigneur, ce qui était plus important que de travailler pour un patron.

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