Les
démocraties sont des régimes dans lesquels existe une organisation
constitutionnelle de la concurrence pacifique pour l’exercice du pouvoir.
Raymond Aron – Démocratie
et Totalitarisme (Cité le 29/10/2009)
Je
reprends aujourd’hui cette citation de 2009, parce qu’elle me paraît bien
adaptée à notre actualité.
Les
démocraties sont caractérisées par la manière dont on peut y conquérir le
pouvoir : au lieu d’utiliser comme les Italiens de la Renaissance le
poison et le poignard, on utilise la libre concurrence, le meilleur débateur
étant alors considéré comme le meilleur aspirant pour le pouvoir suprême. Ne
reste que le scrutin qui officialise ce choix et qui donne à l’élu la
légitimité pour l’exercice du pouvoir. On retrouve alors la réflexion sur les « primaires »
dont notre citation d’hier se faisait l’écho : Platon y parlait de la
guerre civile comme origine première de la démocratie. Quel inconvénient y
aurait-il à la remplacer par des élections préliminaires ?
Toutefois,
on peut observer que les électeurs qui participent à ces élections primaires peuvent se
« lâcher » sachant que leur vote sera sans conséquences pour le
pays : feraient-ils le même choix au moment d’élire leur Président ? Pas
forcément. Par contre il y a un effet très pernicieux à se « lâcher »
comme on vient de le dire : c’est que le citoyen se présente comme un
individu émotionnellement motivé. Cet électeur est très en colère, il est furieux
et il estime qu’il faut que ça se sache. Du coup voter pour le moins
professionnel de la politique (voire même pour le plus irresponsable) c’est une façon de
dire aux politiciens de métier : « Vous voyez, vous êtes tellement nul que le plus nul des candidats
d’aujourd’hui vous est encore préférable. »
Ça,
un avertissement ? Peut-être, mais peut-être pas. Car ça peut aussi devenir
une réaction qui se prolonge le jour de l’élection suprême.
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