Celui qui
peut, agit ; celui qui ne peut pas, enseigne.
George Bernard Shaw – Maximes pour
révolutionnaires (1905)
Paraphrasons
la citation de Bernard Shaw : enseigner ce qu’il faut faire présuppose
qu’on soit incapable de le faire soi-même. – Non pas qu’on ait déjà fait et que
devenu trop vieux et incapable de continuer, on transmette son expérience pour
que d’autres, plus jeunes, soient à leur tour en état de faire ; car Bernard
Shaw pense qu’on n’est absolument pas obligé de savoir vraiment ce qu’on
enseigne ; d'ailleurs, si on ne le fait pas soi-même sans doute est-ce qu’on n’en sait
rien du tout.
Pour Bernard
Shaw, enseigner est une escroquerie où des hommes dépourvus de savoir véritable
mettraient un bonnet carré pour faire croire qu’ils savent.
Aujourd’hui,
on reformulerait cette phrase : « Celui qui sait agit; celui qui ne sait pas apprend. »
Et comment apprendre, si non auprès de ceux qui savent et qui peuvent
enseigner ? On retrouve alors les normes modernes de l’enseignement qui
n’est plus rien d’autre que de la « formation », où l’individu est
considéré comme un exécutant et jamais comme une personne libre et porteuses de
ses propres valeurs.
Car, voilà ce
qu’il faudrait répondre à Bernard Shaw : « Oui, celui qui enseigne
n’enseigne pas à faire ; mais il
enseigne à être ». Et qu’on ne
considère pas que cette promesse soit une escroquerie parce que personne ne
pourrait nous enseigner quoique ce soit qui nous aide à être.
Car on peut
encore de nos jours enseigner la philosophie.
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