Saturday, September 23, 2017

Citation du 24 septembre 2017

Nier la religion, ce bonheur illusoire du peuple, c'est exiger son bonheur réel. Exiger qu'il abandonne toute illusion sur son état, c'est exiger qu'il renonce à un état qui a besoin d'illusions.
Marx – Pour une critique de la philosophie du droit de Hegel (1843)
Et si rien n’avait changé depuis que Marx écrivait ces lignes ? Sans doute, la régression de la religion (du moins de la religion comme fondement du pouvoir politique – Cf. Marcel Gauchet) est-elle effective dans nos démocraties ; mais on devrait aussi regarder avec un peu plus de circonspection le comportement de nos partis politiques. Comment expliquer que des marchands d’illusions se soient infiltrés au premier rang de ceux qui ont de l’influence en politique ? A quoi tient donc l’extrême popularité de ceux qui promettent que tout est possible, à condition – par exemple – de faire « payer les riches » ?
Aujourd’hui on dit que les idéologies ont disparu, que leurs vastes et impressionnantes constructions sont en ruines et que plus personne ne s’intéresse à ce qui va arriver après- demain. Mais regardez : qu’est-ce qui soutient nos tribuns, nos démagogues, nos bateleurs, tous ces charlatans ? N’est-ce pas le désir si fort enraciné dans le cœur des hommes qui veulent à tout prix qu’il y ait une solution à chacun de leur problème ?

Je me rappelle encore le lendemain de l’élection de François Hollande, en 2012, combien  certains d’entre nous étaient stupéfaits de voir élu un homme dont les promesses étaient si peu réalistes ; au point de se dire que personne ne croyait réellement que l’homme qu’ils venaient d’élire serait capable d’en réaliser la moitié. Mais qu’importe ? Plutôt que d’élire celui qui promet « Du sang, de la sueur et des larmes », élisons celui qui promet mille ans de bonheur.

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