Trois éléments, ou si vous voulez, trois principes
fondamentaux constituent les conditions essentielles de tout développement
humain, tant collectif qu'individuel dans l'histoire :
1°
l'animalité humaine;
2° la pensée;
3° la révolte.
A la première correspond proprement l'économie sociale et privée; à la seconde, la science; à la troisième, la liberté.
2° la pensée;
3° la révolte.
A la première correspond proprement l'économie sociale et privée; à la seconde, la science; à la troisième, la liberté.
Bakounine
Qu’est-ce qui distingue un anarchiste de tout autre
penseur ? Pas le fait qu’il place la satisfaction de l’animalité humaine grâce à la science
économique parmi les conditions du
développement humain. Pas non plus qu’il estime que le développement de la pensée scientifique soit une autre de
ces conditions. Mais bien sûr qu’il ajoute aussitôt : la révolte – condition de la liberté. Car
si le développement de l’humanité résulte de cette lutte, alors c’est qu’on ne
peut se développer que contre les exploiteurs et contre l’Etat. C’est à travers
ces luttes que la liberté devient possible : de l’enfant qui en
grandissant accède à son indépendance, à la femme qui conquiert son autonomie
par rapport aux hommes, et puis au travailleur qui arrache au patron un salaire
qui lui permette de vivre dignement, en passant par le chercheur qui doit
réduire au silence la censure religieuse. Rien de pacifique ne peut y
conduire
Cette lutte peut-elle malgré tout prendre fin ? Bakounine le pense parce que dit-il, c’est
l’Etat qui concentre le pouvoir entre ses mains : l’Etat est toujours
totalitaire car la souveraineté ne se partage pas. On a aujourd’hui une
conception du pouvoir un peu différente, un peu moins optimiste, parce qu’elle
considère le pouvoir oppresseur comme une force obscure possédant de multiples
foyers, disparaissant ici pour mieux ressurgir là. Du médecin qui impose un
régime au gardien d’immeuble qui colporte des révélations sur votre vie intime,
nul besoin d’uniformes ou de képis : l’oppression est partout. La révolte
sera donc sans fin, et surtout sans lieux : inutile d’aller incendier le
commissariat du coin, car de l’entraineur de l’équipe de foot au contremaitre
du chantier, tous ceux qui ont la moindre autorité vous empêcheront d’exprimer
votre liberté.
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