Tout Etat social a besoin des fictions.
Paul
Valéry (Cité par Emanuel Macron dans son interview au magasine Le Point)
Voyez comme sont les gens : toujours à critiquer !
L’interview du Président Macron a donné le vertige à certains commentateurs,
obligés qu’ils étaient de lire 20 pages d’un texte dense et qui plus est
émaillé de citations. Pourtant parions que ce sont les mêmes qui reprochaient à
Nicolas Sarkozy de critiquer la présence de la Princesse de Clèves au programme
des lycées.
Ils ne font en disant cela qu’étaler leur paresse
cérébrale ! Car si on lit ce texte
on constate d’abord qu’il n’a rien d’obscur et en plus qu’il ne comporte que 3
citations. D’ailleurs les passages les plus « filandreux » sont
contenus dans les questions des journalistes du Point.
Citation
1
L’essentiel est ailleurs – et déjà dans l’idée contenue dans
cette citation, donnée en ouverture par monsieur Macron qui la considère comme
fondamentale. La fiction dont parle Valéry est l’idéal dont se nourrit
l’imaginaire social, moyen pour la société de stimuler les ardeurs citoyennes,
et de mobiliser les énergies en dehors des contraintes de la réalité
quotidienne. Ah ! Péguy … Mais je n’oublie pas que le
Président Sarkozy, dans son tristement célèbre discours de Latran recherchait
lui aussi à donner une transcendance à la France pour réanimer son souffle
vital, et qu’il le trouvait dans la spiritualité religieuse. Il faut disait-il
un prêtre à côté de l’instituteur.
Voyez vous-mêmes: « Dans la
transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien
et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé, même
s’il est important qu’il s’en approche, parce qu’il lui manquera toujours la
radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par
l’espérance. » Nicolas Sarkozy - Président de la République française
- Discours au Latran
Faut-il le dire ? De même que j’ai très mal reçu ce
Discours au Latran (1), de même je reçois très mal quelqu’un qui cite ainsi
Valéry sans se soucier des inquiétantes observations qu'il était entrain de dégager. Car, n’est-ce-pas, c’est bien le même Valéry qui après avoir vanté les
mérites de la fiction relève que « l’histoire
est le produit le plus dangereux… » (à lire ici) ; et lui encore qui
dit « Nous autres civilisations nous
savons à présent que nous sommes mortelles… » (lire ici)
Ce que tout cela démontre, ce n’est pas qu’il faut se méfier
des fictions parce qu’elles n’existent pas dans la réalité ; mais bien
craindre ce qui se passe quand on décide de les y inscrire. Or, c'est bien ce à quoi nous invite l'actuel Président de la république française.
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(1) De même que la fameuse « Lettre de Guy Môquet »
lue dans tous les établissements scolaires de France à la rentrée 2007 sur
ordre de la Présidence constitue également un recours au modèle de l’héroïsme.
Je n’insiste pas
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