Nous ne sommes rien ou vraiment peu de chose / sommes la
rose qui pousse au coin des rues / Si la rose meure, il vient une autre rose /
Nous n'aurons de noms que ceux de disparus. (Couplet)
Adieu Mes Amis, adieu mes frères / Adieu Rosalita, Carlos et
Maria / Car si j'ai gravé vos noms dans ma mémoire / Vous êtes pour moi à
jamais disparus (Refrain)
Adieux
mes amis…
Chanson par Nana Mouskouri (1970)
Version
originale Woody Guthrie et Martin Hoffman
L’originalité de cette chanson c’est de regarder aussi bien
vers le passé que vers l’avenir : souvenir des noms des amis disparus…
Mais aussi Nous n'aurons de noms que ceux
de disparus : aujourd’hui comme demain, nous serons la répétition de
tous ces compagnons disparus en portant leurs noms, et donc en perpétuant leur
souvenir. Là où vous fûtes, nous sommes aujourd’hui et nos enfants seront
demain.
Plutôt que de cultiver la nostalgie (« Mais où sont les
neiges d’antan ? ») pensons la continuité : les générations
passées n’ont pas disparu comme cela sans laisser aucune trace : elles ont
survécu dans notre époque par le fait qu’elles sont devenues nos modèles et que
nous avons élevé nos enfants pour les reproduire.
Soit. – Mais alors, de qui provenons-nous,
aujourd’hui ? De Robespierre ? De Victor Hugo ou de Jaurès ? De
Chateaubriand ou de Rancé ? A moins
que ce soit de Rabelais ? Ou de Socrate ? Les hypothèses sont
multiples et jamais on n’en viendra à bout de les énumérer.
Et qu’importe ? Que chacun fasse son propre choix et
nous verrons qui a opté comme nous.
Mais attention ! L’essentiel n’est pas de choisir mais
de réussir à incarner le modèle. Si je veux imiter un compagnon de Rabelais, je
serai sans doute au niveau à condition d’avoir bon gosier et bonne braguette.
Mais si je rêve d’incarner Jaurès ou Che Guevara, je risque bien d’être
ridicule de vouloir me mesurer à de pareils modèles. Qu’on pense aujourd’hui à
ceux qui parmi nos orateurs voudraient se mesurer à Jaurès :
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