Anonyme
Je pensais l’autre jour (à propos de l’argent parti dans des
paradis fiscaux grâce à des failles
dans la perception de l’impôt) à cette ambiguïté de la faille tantôt comprise
comme une fragilité dans un dispositif (la faille de sécurité dans les
logiciels) tantôt comme un élément d’espoir comme ce rayon lumineux dans le
cachot dont parle notre Citation-du-jour.
La faille quand elle n’est pas la menace d’une rupture (comme
la faille de San Andrea – ci-dessous)
est échappée dans une limite, ouverture dans une muraille
(comme les « fleurines » qui permettent l’affinage du fromage à
Roquefort)
Reste que notre Citation-du-jour affirme que c’est en toute chose que se manifeste une
faille. Par exemple ? Dans la falaise, une faille par la quelle
s’infiltrer – pour découvrir une Grotte de Lascaux ? Ou dans le caractère
« entier » d’un être humain ?
Oui, voilà qui parle un peu plus à nos imaginations :
tout homme comporte une faille et c’est par là que passe la lumière intérieure. Et, tant que nous y sommes,
imaginons que cette lumière venue des profondeurs, soit issue du foyer d’où
rayonne la pensée, l’imagination, les émotions etc… Saisissant, n’est-ce
pas ? Mais ce n’est pas fini : maintenant ajoutons le premier sens
évoqué : la faille qui laisse filtrer cette lumière est une fêlure, dans le rempart qui charpente
notre personnalité psychologique, une fragilité qui menace de dislocation tout
ce qui porte notre statut social ; bref, que ce contre quoi nous luttons
de toutes nos forces soit précisément ce qui nous enferme dans un déterminisme
stérilisant.
N’est-ce pas cela qui explique que nombre d’artistes soient
obligés de détruire leur équilibre psychologique, de devenir des alcooliques
comme Modigliani, ou de laisser libre champ à leur folie (comme van
Gogh ?). Faut-il se détruire come personne sociale pour s’échapper – en
soi-même vers le puits d’où rayonne la lumière ?
« Il y a l'autre
fainéant, le fainéant bien malgré lui, qui est rongé intérieurement par un
grand désir d'action, qui ne fait rien parce qu'il est dans l'impossibilité de
rien faire, puisqu'il est comme en prison dans quelque chose. » – Vincent
Van Gogh – Lettre à son frère Théo
1 comment:
J’avais relever il y a quelques temps cette phrase qui m’avait ouvert à l’espoir quand je sentais que on ne pouvait pas simplement jouer à m’empoisonner en touchant et profitant de ma faille mais qu’elle pouvait être un puits de lumière
J’ai donc bien voyager dans votre texte.
C’est un lieu de risque mais j’aime à lire et à entoendre autre chaose de plus rayonnant. Je vous embrasse jean Pierre merci
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