Il [l’homme politique] doit démontrer, en chacun des cas, par des conjectures vraisemblables, que ceci est noble, cela honteux, ceci bien, cela mal, cela juste, ou au contraire, ceci injuste, et ainsi de suite.… il discernera ce qui est prudent, courageux, pieux, sacré, avantageux, utile et, inversement ce qui est inutile, déraisonnable, lâche, impie, sacrilège, désavantageux, nuisible, égoïste. »
Philon d’Alexandrie - De Josepho ou de la dimension politique (Genèse 37-50)
Allez, je suis sûr que la vie politique commence à vous manquer, et que, levant le nez au dessus de votre polar, secouant le sable qui envahit vos Ray-Ban, vous scrutez l’horizon pour voir si les Universités d’été des partis politiques ne seraient pas entrain de poindre.
La citation du jour comprend votre besoin et vous propose cette réflexion de Philon d’Alexandrie.
Selon Philon, l’homme politique est un sage au sens grec du terme. Comme tel il n’est pas un homme d’action : cela, il le laisse aux autres. Mais il est là pour éclairer ceux qui vont agir, pour leur donner le sens religieux ou moral de leur action, et aussi pour en évaluer l’efficacité. Notez que la sagesse est la science de faire ce qu’on ne fait pas soi-même. Ça ne vous rappelle rien ?
Oui… Bien sûr : ça vous rappelle le rapport entre le Président qui guide ou qui impulse la politique de la Nation, et les ministres, Premier Ministre en tête, qui réalisent ce que le Président a voulu. En sorte que quand ça foire, ce n’est pas le vieux sage de l’Elysée qui est mis en cause, mais le tâcheron de Matignon qui gicle.
… Mais tout ça ce sont des vieux souvenirs : désormais tous les fils du pouvoir remontent ostensiblement jusqu’aux mains qui sont au sommet de l’Etat. Et pourquoi pas ?
Pourquoi pas ? Parce que maintenant qui va conseiller le Chef ? Où est le Sage qui va dire : « Ceci est bien, ceci est mal ? ». Qui va être le gardien des valeurs, celui dont l’autorité ne se compromet pas dans les aléas de l’action ?
Craignez que ce ne soit la rue qui prenne ça en charge : parce que la rue, elle est aussi peu sage que les chefs qui doivent la gouverner.
Ah, au fait, j’oubliais de vous dire : Joseph, avant d’être un chef politique avisé, c’était un visionnaire.
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