L'opposé du jeu n'est pas le sérieux mais la réalité.
Sigmund Freud
1 - Le sérieux chez Kierkegaard, c’est le moment de l’engagement, celui qui est le propre du stade éthique. Le sérieux est lié à la volonté d’aller jusqu’au bout de l’entreprise, de remplir sa vie jusqu’au bord, de ne pas en laisser perdre un instant (voir le texte). L’homme sérieux n’est pas celui qui, empesé et engoncé dans ses certitudes, les impose comme un carcan aux autres et à lui-même. Le sérieux n’est pas opposé à la légèreté si la légèreté est la vérité de la vie. Il n’est pas opposé au jeu lorsque le jeu permet à l’existence de se développer dans toutes ses potentialités.
2 - Le jeu est l’opposé de la réalité. Comprenons que, s’il n’y a pas de jeu sans règles, c’est parce que celles-ci ont pour fonction de remplacer la réalité. Qu’on se souvienne des petits enfants qui inventent des jeux pour la cour de récré : « On dirait que tu serais le gendarme et moi le voleur ». Si le conditionnel est le temps des règles du jeu, c’est qu’il est celui de la mise à l’écart de la réalité et de l’invention d’un autre monde.
3 - Chez Freud, le jeu est sans doute lié au principe de plaisir, en tout cas il est opposé au principe de réalité. Si le principe de plaisir exige une satisfaction immédiate de la pulsion, le principe de réalité quant à lui exige que cette satisfaction soit remise à plus tard, le temps que les besoins et les exigences de la réalité qui leur sont liées soient pris en compte.
4 - Le désir recherche à s’affranchir des contraintes de la réalité : pour cela il invente le fantasme. Le fantasme est en relation avec le principe de plaisir, il est l’invention d’une pseudo réalité, fabriquée sur mesure pour coïncider avec l’objet désiré et qui n’exige pas le détour par la réalité pour être mis en œuvre.
Dans cette fonction, le jeu et le fantasme ne font qu’un.
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