Tallemant des réaux - Historiettes - Le mareschal de Bassompierre
C’est l’occasion de vérifier que des images aujourd’hui oubliées ont eu une vitalité qui les fait regretter ; ainsi du poireau dont la connotation sexuelle n’existe plus que pour les lexicographes…
Le XVI-XVIIème siècle : Belle époque où la liberté se mesurait à la vitalité, et où la vitalité se mesurait à la capacité sexuelle…
Je laisserai de côté la seconde partie de cette observation, persuadé que chacun aura un point de vue tranché - et donc indiscutable - sur la question. En revanche, la première partie peut-être soumise au dialogue.
L’idée qui vient tout d’abord, c’est que la liberté, ce n’est pas seulement la velléité, mais c’est aussi le pouvoir de faire. Et ce pouvoir est proportionnel à la puissance. Donc voilà un premier point de résistance : les rois seraient-ils donc plus libres que leurs sujets ? On sait que Platon répondait par la négative à cette affirmation (à condition de remplacer la notion de roi par celle de tyran) : car le tyran est d’abord esclave de ses passions, et que son pouvoir de faire, si grand soit-il, sera toujours insuffisant pour réaliser ce que ses passions l’invitent à faire.
L’idée suivante est donc que la liberté se mesure pas seulement à la capacité de réaliser ce qu’on veut, mais aussi à la capacité de faire des projets véritablement souhaitables : la liberté suppose la connaissance exacte de ce qu’on doit vouloir. Là encore c’est une thèse platonicienne, illustrée par le mythe de la réincarnation de la République (1), lorsque chaque âme choisit son destin futur en toute liberté, mais sans savoir ce qu’il comporte, alors qu’Ulysse qui n’a pas la liberté de choisir et encore heureux avec ce qui lui reste ; il sait que si il avait eu la liberté de choisir c’est celui-là qu’il aurait choisi.
Ce qui compte, ce n’est seulement d’avoir la queue verte, mais c’est aussi de savoir ce qu’on va en faire.
(1) C’est le mythe d’Er le Pamphylien voir le texte
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