Vertige de l'amour
Désir fou que rien ne chasse
L'cœur transi reste sourd
Aux cris du marchand d'glaces
Vertige de l’amour - Paroles: Boris Bergman. Musique : Alain Bashung
Vertige… Après celui de l’imagination et celui de la liberté, voici celui du désir fou.
Etrange chanson, qui joue entre le registre obsessionnel du désir, le registre angoissant de la réalité, celui de la censure, et pour finir, le registre fantastique du rêve de jouissance. Et c’est là tout ce qui fait son charme : à vivre, à éprouver plus qu’à penser
Pourtant, voici que les questions se pressent : l’amour est-il un vertige ? En quoi consiste-t-il donc ? Est-il dans le jeu entre ces différents plans ou bien dans l’indéfini du fantasme ?
Je l’ai dit, loin de moi la prétention de commenter les paroles de la chanson de Bashung : je risquerais de me mettre moi aussi à la masse (1).
Je me bornerai donc à en évoquer les fantasmes : ils sont vertigineux parce qu’ils sont en mouvement, sans limite ni guide, un peu comme une hallucination, comme quand on voit d’un seul coup les repères réfléchissants de l’autoroute de nuit s’envoler dans l’espace comme pour un jeu vidéo (là, si on est au volant, il vaut mieux s’arrêter et dormir un peu…).
Oui, ici, les fantasmes nous entraînent comme nous le sommes par le grand huit, quand le véhicule que nous ne conduisons pas plonge dans une accélération - vertigineuse, justement. Mais ça ne veut pas dire que ces fantasmes vont n’importe où. Ils suivent la ligne de crête de la jouissance, c’est ça leur guide. Seulement, voilà : la jouissance ne concerne pas la réalité, ni pour y trouver son objet, ni pour se préoccuper de ses conséquences. Si nous avons le vertige, c’est simplement parce que nous cherchons à nous y raccrocher. Un pied dans la réel, et un autre dans le rêve, on est à cheval sur une crevasse qui s’élargit constamment.
Si ça continue j'vais m'découper
Suivant les pointillés yeah !
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