Le châtiment des sots est la sottise.
Bible – Le livre de
Job
Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée.
Descartes – Discours
de la méthode (1ère partie)
Si l’on admet avec le TLF que la sottise est un « défaut d'intelligence, de jugement, de bon
sens », alors il faut dire que selon Descartes ce défaut n’existe pas,
et que chacun est responsable de ses sottises parce qu’il était suffisamment pourvu
de bon sens pour l’éviter.
Voici d’ailleurs comme Descartes complète sa
remarque : « … la puissance de
bien juger, et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on
nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes »
Autrement dit, les sottises existent mais pas les sots.
Parlons donc de la punition : il serait très injuste
que nous punissions quelqu’un qui, par un défaut de sa nature, ferait toute
sorte de bêtises. Si le sot est l’idiot du village on doit le plaindre et le
prendre en pitié plutôt que chercher à le punir. Mais puisque nous sommes
responsables de nos sottises, alors il est juste que nous en soyons châtiés.
Maintenant, quel châtiment infliger à celui qui commet
des sottises ? Réponse de la Bible : aucun – puisque le sot se punit
lui-même en les commettant. Autrement dit, le jugement juste – celui qui résulte
de l’exercice du bon sens – est la satisfaction que chacun doit rechercher. Découvrir
la vérité, en exerçant notre du jugement soutenu par le bon sens, est la
félicité de notre âme : c’est ce qui la rend meilleure et la nourrit.
Comment préférer à cela l’erreur et l’ignorance ? On
ne peut l’expliquer ce goût pour
l’erreur qu’en supposant une perversion suscitée par les passions de l’âme.
Autrement dit, préférer l’erreur à la vérité signifie que
l’erreur nous plait. Se croire beau, se croire aimé, s’imaginer le « plus »
quelque soit ce « plus ». Se croire immortel…
- Maintenant, si ces illusions devaient faire notre
bonheur, pourquoi donc les considérer comme un châtiment ?
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