Le vent chaud, la mer, / Ou ta voix m'ont jeté un sort. / Mon cœur voyage dans les nuages, / Embrasse-moi encore. / Je sais pas si c'est ton corps, / Ou si j'suis amoureuse du décor. / J'voudrais t'enlacer tous les jours, / Jeter mon billet de retour.
Ça
y est… Encore un retour de vacances avec les larmes adolescentes qui pleurent
un amour d’été, laissé là-bas sur la plage…
Faut-il donc les consoler ? Leur dire que leur amour
d’été ne pouvait pas durer, que les vacances sont un moment fait pour oublier
la vie réelle et que les amours qu’on y rencontre ne sont juste que des
mirages ?
Détrompez-vous : cette chanson n’est pas un navet
qui tartine de la banalité fleur bleue pour justifier les larmes du retour à la
ville. C’est un peu plus cynique (ou un peu plus subversif – comme on voudra).
Déjà, que pourrait-on expliquer de plus à une jeune fille qui
dit à son amoureux : Je sais
pas si c'est ton corps, / Ou si j'suis amoureuse du décor. Autrement dit,
le jeune homme il n’a plus qu’à remballer son orgueil de mâle – sans la playa,
ça marche pas.
Mais, n’aurait-on pas, en plus, atteint une autre
revendication ? Car, écoutez le refrain :
On vit juste un
amour d'été, / On sait bien que ça peut pas durer, / Mais j'veux du soleil hey.
/ J'veux pas qu'on s'réveille hey. / On vit juste un amour d'été, / Demain on va
devoir s'oublier, / Mais j'veux du soleil hey. / J'veux pas qu'on s'réveille
hey.
Les demoiselles du groupe ADICT savent parfaitement ce qu’il en est, mais justement – et c’est ça qui importe – elles ne veulent pas revivre dans la réalité, elles ne veulent même plus que le temps continue de s’écouler : comme Lamartine elles veulent qu’il « suspende son vol ».
Les demoiselles du groupe ADICT savent parfaitement ce qu’il en est, mais justement – et c’est ça qui importe – elles ne veulent pas revivre dans la réalité, elles ne veulent même plus que le temps continue de s’écouler : comme Lamartine elles veulent qu’il « suspende son vol ».
Les vacances et leurs amours doivent être des voyages
sans retour. Marcher au pas du réel, c’est une contrainte que nos jeunes
chanteuses nous invitent à ne plus supporter. Trouvons donc un nouveau Larzac
où planter notre tente et nous enlacer dans le foin – on sait comment ça finit…
Tragique ? Heureusement qu’il y a le lycée et les
copines qui ont pleine de belles expériences amoureuses à raconter – ça aide.
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