Friday, August 30, 2013

Citation du 31 août 2013


Buvons un coup, Buvons en deux, / À la santé des amoureux ! / À la santé du Roi de France, / Et merde pour le roi d’Angleterre / Qui nous a déclaré la guerre !
Au 31 du mois d’août (Chanson à écouter ici, à lire ici)


Le 31 août 1800, un jeune lieutenant corsaire nommé Surcouf qui n’avait pas 30 ans, prenait à l’abordage une frégate anglaise malgré la supériorité de sa puissance de feu.
L’extraordinaire succès de cette chanson (paroles citées ci-dessus sur un site scout) tient certainement à sa musique (1), mais aussi à l’insulte proférée à l’encontre du roi d’Angleterre : si les français aimaient dire « merde » aux anglais, ainsi que Victor Hugo le montrait dans les Misérables à propos du général Cambronne (cf. ici), c’est que l’Angleterre était au 19ème siècle perçue comme «ennemi héréditaire».
Voilà une idée très confortable ! L’ennemi héréditaire, c’est celui que vous devez détruire, même s’il ne vous a rien fait, parce qu’en le tuant vous accomplissez un acte louable qui est de venger vos aïeux. Donc, triple gain :
            - d’abord vous évacuez une passion destructrice ;
            - ensuite vous consolidez votre appartenance à la communauté nationale ;
            - enfin vous accomplissez un acte méritoire. 
C’est ainsi qu’après avoir perdu les anglais comme ennemis héréditaires du fait de l’entente cordiale (mais il n’est pas sûr que les anglais quant à eux aient renoncé à nous considérer comme tels), nous avons eu les « boches » - position consolidées par trois guerres en moins d’un siècle. Aujourd’hui, qui est notre ennemi héréditaire ? On peut bien sûr avancer que Goldman-Sachs en représente un nouvel avatar. Mais c’est trop impersonnel. Pour incarner l’ennemi héréditaire, il nous faut un peuple à  haïr, pas une Multinationale.
Soucieuse de faire renaitre le patriotisme, La Citation du Jour vous offre la formule guerrière du 31 du mois d’août avec un blanc pour le nom de l’ennemi héréditaire vous laissant la liberté d’y inscrire qui vous voudrez :
ET MERDE pour le … notre ennemi héréditaire !
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(1) Donnée généralement comme chant de matelot, elle est parfois considérée comme réemploi d’un air de chasse, et Cendrars qui la cite dans Paris port de mer la croit musique de marche (comme Auprès de ma blonde, dit-il…)
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N.B. Je reprends ce Post pour ajouter que nous - nous les Français - nous aussi avons été les ennemis héréditaires de quelques patriotes étrangers. Je me suis laissé dire que nous avons été les ennemis héréditaires des allemands - du moins de ceux qui allaient le devenir - à l'époque de Louis XIV qui leur a fauché Strasbourg sans aucun respect du traité de Westphalie et des équilibres qu'il avait péniblement établis.

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