Monday, January 12, 2015

Citation du 13 janvier 2015

Il était impensable que le souffle animant ce corps incomparable ne fût pas, lui aussi, d’une qualité unique et exceptionnelle. Pourquoi la nature aurait-elle fabriqué un tel corps, sinon pour en faire l’écrin d’un trésor encore plus précieux ?
J.K. Rowling – Une place à prendre (p. 273)
La nature ne fait rien en vain.
Aristote – Traité de l'âme, III, 12.
Comment la métaphysique s’enseigne-t-elle ? A quelle expérience faire appel pour aider les adolescents à élever un peu leur âme ?
C’est à  cette question que répond le jeune Andrew (16 ans), imaginé par J.K. Rowling dans le roman qu’elle écrivit au sortir de la saga Harry Potter.

Andrew est tombé raide amoureux de sa voisine de classe, la belle Gaia. Cet amour, elle n’a rien fait pour le susciter : elle s’est contentée d’apparaître, d’exister. On dira que c’est un coup de foudre, mais il ne faut pas se débarrasser trop vite de cet événement en le baptisant de façon convenue : ce que  ressent Andrew pour Gaia ne peut s’expliquer par son aspect physique. Certes elle est très jolie (elle est même bandante dirait notre auteure qui se lâche bien depuis qu’elle n’est plus responsable de Harry Potter), mais il y a quelque chose qui se dégage de cette jeune fille qui ne s’explique pas seulement par son corps. Ce qu’il ressent dépasse le simple instinct sexuel ; ce qui se révèle ainsi, c’est quelque chose de plus grand, quelque chose d’indicible, quelque chose d’irréductible à la réalité physique. Bref : appelons ça comme on voudra, mais il y a une force non matérielle qui émane de cette jeune fille.

A partir de là : le corps ne fait pas tout, certes, mais il  existe. Andrew s’interroge : comment comprendre l’extraordinaire perfection de ce corps, sinon en pensant qu’il est là justement pour servir d’écrin à cette âme dont il ressent l’attraction ? Si la nature agit selon une nécessité que nous pouvons deviner, alors il faut supposer que la perfection des formes de Gaia est l’indice de celle de son âme. On parlera selon les cas de beauté, d’harmonie, voire même de magnétisme.


Alors ? Je ne suis pas sûr que nos profs de philo fassent appel à ce genre d’expérience pour discuter le dualisme platonicien. Mais ils le devraient bien.

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