Thursday, January 22, 2015

Citation du 23 janvier 2015

Comme un son pur, ou un système mélodique de sons purs, au milieu des bruits, ainsi un cristal, une fleur, une coquille se détachent du désordre ordinaire de l'ensemble des choses sensibles.
Paul Valéry – L’homme et la coquille

Dès l'époque secondaire, les mollusques construisaient leur coquille en suivant les leçons de géométrie transcendante.
Gaston Bachelard

Le Nautile : spirale construite selon le nombre d’or (1)

On sait que les mathématiques, en raison de leur formalisme, ne nous apportent pas toutes les certitudes indispensables pour comprendre leur origine : qu’on pense à leur étrange rapport à une réalité dont pourtant notre esprit ne les a pas sortis.
Oui, l’étrangeté des mathématiques vient de là : d’une part ils sont le pur produit de l’esprit humain qui, en les découvrant, ne se soumet qu’aux lois internes de sa logique. Et pourtant on voit bien, dans le même mouvement, la Nature (comme dans la coquille) se soumettre aux mêmes impératifs et aux mêmes axiomes.
Pour le philosophe le problème est irritant : comment comprendre une telle parenté ? D’ailleurs : s’agit-il bien d’une « parenté » ?
- Oui, si on admet que les mathématiques soient dégagées de l’esprit humain par observation généralisante : que le monde soit différent et les mathématiques le seraient aussi.
- Mais on peut supposer aussi que l’esprit des hommes soit en réalité une région de l’univers qui inclut aussi les coquillages des Nautiles et les fleurs réparties en fractales. Les mathématiques nous dévoilent quelque chose de notre essence. Tout est nombre disait Pythagore.
o-o-o
Songeons maintenant à la physique quantique et à ses déroutantes conclusions qui font bon marché de nos principes logiques les plus fondamentaux (comme le principe de non-contradiction à propos du célèbre chat de Schrödinger). On en arrive à conclure que la Nature ne doit pas être considérée comme unique, mais plurielle. Qu’elle peut à une certaine échelle correspondre à cette logique qui interdit qu’un chat soit à la fois et vivant et mort. Mais qu’en deçà de cette dimension, à l’échelle des particules, apparaît alors une autre nature, pour la quelle la superposition de ces états est tout à fait normale. Au-delà de cette limite, votre logique n’est plus valable.
Mais vous n’empêcherez pas des obstinés de chercher une façon d’englober ces différentes régions en trouvant un point de vue en surplomb qui efface ces frontières…
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(1) Ce fait est maintenant contesté ; il semble que Bachelard l’ignorait.

Néanmoins le rôle du nombre d’or dans la nature reste réel, à condition de se tourner vers le monde végétal. Voir ici

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