Une victoire n'est jamais acquise avant la fin de la
bataille (...) la notion de succès ne peut s'apprécier qu'après la fin du
conflit...
Clausewitz
– De la guerre (1831)
Commentaire I
Voilà une idée sur la quelle nous serons facilement
d’accord : tant que le clairon n’a pas sonné le cessez-le-feu, tout reste
possible ; même de périr d’un méchant coup de fusil le 11 novembre 1918 à
10h59…
Mais aussitôt, la bonne question apparaît : à partir de
quand une bataille est-elle
terminée ? on l’a dit : quand le cessez-le-feu a été signé. Mais on
peut être plus exigeant, et Clausewitz nous invite à le préciser : à
partir de quand peut-on dire que le conflit
est fini ?
Il y a des cessez-le-feu qui ont été signés il y a très
longtemps sans pour autant qu’ils aient été transformés, même implicitement, en
paix : tel est le cas de la guerre de Corée : est-elle seulement
terminée, s’il faut plus d’un million d’hommes pour surveiller la ligne de
démarcation ?
Disons donc qu’un conflit est terminé lorsqu’il ne risque
plus de se rallumer. C’est un événement clos, une affaire classée, on ne peut
plus rien en attendre de neuf à titre d’effet. Et ce n’est pas seulement le
fait du conflit ; c’est le fait aussi de n’importe quel évènement
historique.
Du coup, nous voilà devant une question propre à l’histoire.
On nous dit : un évènement est historique dès lors qu’il entraine
certaines conséquences ; mais alors, à partir de quand peut-on considérer
qu’il a fini de les produire ? La seconde guerre mondiale s’est-elle terminée après Yalta et la
capitulation allemande ? Ou bien après la chute de mur de Berlin le 9
novembre 1989 ? Et la guerre froide ? Voilà un conflit qu’on croyait
terminé maison nous le dit sans cesse ces jours-ci : entre la Russie et
l’Amérique, la Guerre Froide revient.
Mais alors : qui donc va la gagner ?
La
suite à demain… Si vous le voulez bien.
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