Molière – L’avare, acte
I, scène 1
- Raison pour la quelle Elise se méfie de Valère qui lui
jure un amour éternel : les paroles peuvent être mensongères, les actes ne
le sont pas. La parole, c’est seulement un peu d’air qui s’échappe de nos
lèvres – Flatus vocis. Par contre, en
agissant nous imprimons dans le réel notre réalité.
Ce que
nous faisons se révèle au grand jour, puisqu’il s’agit de changer – ou de conserver – la réalité. Sincérité
de l’engagement ; authenticité du résultat qui se montre à tous.
- Tout cela est vrai et on l’a souvent dit : en amour,
les paroles sont trompeuses ; il n’y a que les actes faits par amour qui
soient probants.
Mais le philosophe voudra aller un peu plus loin : il y
a, dira-t-il, une autre différence essentielle entre le concept (porté par la parole) et la réalité (révélée par l’action). C’est que le premier est
généralisant et le second particularisant. Du coup, le même mot peut
s’appliquer à des réalités très différentes. Parce que vous voulez que votre
enfant soit heureux vous lui avez offert une console de jeu pour Noël ;
maintenant vous la lui confisquez parce qu’il travaille mal à l’école : "Si
tu continue comme ça, tu seras chômeur quand tu seras grand. C’est pour ton bien
que je fais ça !"
Eh, oui ! Tout le monde veut le Beau le Bon le Bien. Les discours des politiques réclament tous la même chose : Plus de justice ! Plus de liberté ! Plus de cohésion sociale ! Etc.
On a tendance à hausser les épaules en se disant qu’ils sont
de toute façon incapables de réaliser leurs promesses. Peut-être. Mais on
devrait se dire : si par miracle ils pouvaient réaliser ce qu’ils réclament,
est-ce qu’ils nous donneraient tous la même chose ?
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