Saturday, January 12, 2013

Citation du 13 janvier 2013



Alors le serpent dit à la femme: Vous ne mourrez point; / mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal.
Genèse 3.5-6
Avant d’aborder le thème du Jardin d’Eden, je tiens à remercier ici l’auteur de ce blog qui en amoureux passionné et érudit des arbres nous donne à profusion sa science. Lui au moins il n’est pas comme le Seigneur-Dieu à interdire d’y goûter !
L’arbre de la science dont le fruit était défendu à Adam et Eve nous pose bien des problèmes : avant même de se demander quelle était son essence (pommier ? Sûrement pas. Alors : figuier ? Peut-être), il nous faut attaquer un problème central : pourquoi Adam a-t-il mangé le fruit de cet arbre ? Simplement parce qu’on lui avait promis que c’était bon ? Simple curiosité gourmande ? Voilà une interprétation qui ne nous emmène pas très loin. Ce qu’on lit dans notre citation, c’est qu’Adam savait parfaitement quelle était la valeur de cet arbre et ce que pouvait lui apporter d’en manger. Il a simplement eu besoin d’un coup de pouce du serpent (sic) relayé par Eve : Vous ne mourrez point /…/ et vous serez comme des Dieux.
On parle, ne l’oublions pas, du fruit de l’arbre de la science : quelle conception du savoir est-ce là ?
Si nous ne comprenons pas, c’est que nous vivons toujours dans l’ambiance aristotélicienne où la science est purement théorique (théorétique même), c’est-à-dire contemplative. Dans notre tradition, les machines c’est une affaire de techniciens pas de savants, un peu comme on voudrait croire que le chercheur CNRS ne produit que des articles dans des revues spécialisées que personne ne lit sauf des gens comme lui.
Mais, voici ce qu’en dit notre spécialiste :
« Quant au mot « connaissance » (utilisé dans de nombreuses traductions), il n’a pas le sens abstrait que nous lui donnons dans nos langues. Dans les langues sémitiques, il implique connaissance profonde, intimité, pouvoir. Quand on connaît, on a créé des liens intimes et puissants avec le connu » (1)
Et c’est là qu’on se dit : Bon sang ! mais c’est bien sûr…
La Bible est de tradition sémitique : le savoir donne un pouvoir, qui, comme le dit la Genèse, associé au fruit de l’arbre de vie, ferait des hommes de véritables Dieux.
--> Alors, peut-être qu’Adam a raté son coup, mais enfin les dés roulent toujours : après avoir accru notre science et étendu notre puissance jusqu’aux étoiles, voici que nous cherchons au fond de nos gènes le moyen de devenir immortels.
Mais attention ! Le prochain paradis dont nous risquons d’être chassés, c’est la Terre elle-même – quand elle refusera de nous nourrir.
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(1) Il fait également l’exégèse des valeurs Bien/Mal dont on aurait ainsi la connaissance : En hébreu, comme dans les autres langues sémitiques, on aime indiquer une totalité par ses deux extrêmes. Ainsi, « le ciel et la terre » signifie l’univers. De cette manière, « le bien et le mal » ne signifierait pas l’une ou l’autre de ces deux réalités, mais les deux, c’est-à-dire « tout »

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