j'suis né d'une vidange de carter séminal / dans le
garage intime d'une fleur sentimentale / quand j'ai ouvert les yeux la lumière
vagabonde / filait à 300 000 kilomètres à la seconde / j'ai failli me tirer
mais j'ai fait bof areuh / j'suis qu'un intérimaire dans la continuité de
l'espèce…
Hubert-Félix
Thiéfaine – 542 lunes et 7 jours environ Chroniques bluesymentales (1990)
On est lundi : Vous vous demandez peut-être, en
enfilant vos chaussettes ce matin, pourquoi vous vous levez et pourquoi vous allez
repartir dans le froid et la nuit au boulot ?
Oui : Pourquoi ???
Je sais ce qu’il vous faut : reprenez tout du début,
repassez le film de votre vie pour arriver à comprendre comment vous en êtes
arrivé là, et pourquoi vous continuez.
Je sais aussi ce que vous allez dire : trop long,
trop compliqué, trop désespérant ?
Pas grave : Hubert-Félix Thiéfaine a fait le travail
pour vous. Oh, certes il l’a fait pour lui-même. Mais peut-être que son
histoire est la vôtre ? En tout cas ça vaut la peine d’essayer.
Je vous laisse bien sûr découvrir (ou redécouvrir) ce
poème, en l’écoutant ici magnifiquement illustré ici, ou en le (re)lisant là.
En cette année de célébration-Camus, on pourrait trouver
que Thiéfaine a bien le sens de l’absurdité de la vie, sauf qu’au lieu d’invectiver
des cieux désespérément vides, lui s’adresse aux femmes de sa vie, qui existent
bien mais qui ne sont pas des déesses (1). C’est néanmoins plus à Goethe qu’à
Camus qu’il songe avec cette dernière pensée
pour sa maman : oh meine kleine Mutter / mehr licht!
Culturellement réconfortant n’est-ce pas ?
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(1) Toutes fois elles
ont d’autres arguments pour s’imposer : « et puis je t'ai connue mais j'vais pas trop charrier / attendu que
j'suis lâche et que ton flingue est chargé ».
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