Qui sait ? nous trouverons peut-être quelque injure / Qui
l'irrite [=Dieu] à ce point que, d'un bras forcené, / Il arrache des cieux
notre planète obscure, / Et brise en mille éclats ce globe infortuné. / Notre
audace du moins vous sauverait de naître, / Vous qui dormez encore au fond de
l'avenir, / Et nous triompherions d'avoir, en cessant d'être, / Avec l'Humanité
forcé Dieu d'en finir.
Louise Ackermann /
1813 - 1890 / Pascal, Derniers mots, 1871
Commentaire II
Alors, rien de cassé ? Pas de bobo ? Pas de
ciel rouge sang, pas de pluie de crapauds, pas de nuages de sauterelles, pas de
peste ? Notre blasphème d’hier n’a donc pas eu d’effet ?
Conclusion : si on veut délivrer l’humanité du cycle
des naissances, il faudra trouver autre chose que ça.
=> Puisque Louise Ackermann nous propose d’en finir
avec l’existence en poussant Dieu à détruire la planète, si Dieu reste sourd à
nos provocations, alors il va falloir faire le travail nous-mêmes.
Il y a 40 ans on
aurait dit : Vous voulez détruire la planète ? Pas de problème :
attendez un peu que les russkoffs ou les ricains aient fait péter leurs Bombes.
La planète vitrifiée, plus d’humanité. Le tour est joué !
Aujourd’hui où les pires ennemis de notre Humanité n’ont
plus que des kalachnikovs, il va falloir trouver autre chose que la haine du
prochain pour nous détruire.
Conservons tout de même l’idée de Louise Ackermann :
pour détruire l’homme, détruisons la terre ; et pour détruire la terre – l’idée
est déjà largement répandue – continuons à la polluer, à piler ses ressources :
elle va devenir chauve, et puis elle aura un accès de fièvre qui va faire
fondre les glaces et noyer une part des hommes sous une brusque montée des eaux
(comme au bon vieux temps du Déluge) ; quant aux autres ils suffoqueront en
respirant les échappements de leurs précieuses voitures. Si on ne nous a pas
menti, on devrait arriver à un résultat dans une ou deux générations ?
Si vous voulez épargner aux enfants de vos enfants le
malheur de naitre, n’épargnez pas la Planète : profitez, gaspillez,
saccagez. Il en sortira forcément quelque chose de bien – le Néant.
No comments:
Post a Comment