Jésus était donc comme nous ! », m’a dit un des jeunes.
Il a eu des problèmes, il a sans doute réussi plein de choses, mais il en a
aussi raté d’autres. Il a été puni, fessé. Il a été malheureux, anxieux,
content aussi bien sûr.
Gilles Castelnau –
Commentaire du tableau de Max Ernst (ci-contre) La Vierge donnant une fessée à l’Enfant
Jésus.
Ainsi donc on eut besoin de corriger le
Petit-Jésus ? Marie-Mère-de-Dieu fut aussi celle qui eut pour tâche de
montrer au Fils-de-Dieu le droit chemin ?
Blasphème !
En effet, que penser de cette Sainte-fessée subie par
l’enfant Jésus qui du coup en perd son auréole sous les regards désapprobateurs
des voisins (Breton et Eluard) ? S’agit-il encore d’une tentative pour
blasphémer en profanant les Saintes Icônes ?
J’en étais là de mes suppositions quand je suis arrivé
sur ce site « Evangile et liberté »
où Gilles Castelnau nous parle « d’un
tableau provocant et énigmatique de Max Ernst ».
Et de nous expliquer qu’il s’agit-là d’une mise en image
de l’enfance de Jésus, montrant ainsi que si Jésus fut Dieu incarné dans le
corps d’un homme il faut aussi dire que Dieu habita d’abord le corps d’un
enfant. Or, ce qui caractérise l’enfant, c’est qu’il fait des bêtises et qu’il
ne peut s’amender qu’à condition d’être corrigé.
Emporté par son inspiration, Gilles Castelnau écrit ceci :
« Max Ernst
les a représentés [=Marie et Jésus] dans la chaude lumière d’un soleil
méditerranéen, dans le feu de couleurs vives : souffrance et difficulté de
l’existence ; enthousiasme aussi. Inquiétude et insatisfaction. Courage, force,
douleur, lutte de la vie. »
Inutile de ranimer la polémique sur le caractère
répréhensible ou pas de la fessée (1). Ce qui importe ici c’est de
l’interpréter : il faut savoir qu’elle révèlerait ici la difficulté de
l’existence, et la nécessité de repartir sur de nouvelles bases.
Blasphème ?
Ah… J’oubliais : Gilles Castelnau est pasteur
protestant – voilà qui explique peut-être bien des choses.
------------------------------------------------------
(1) Voir le Post d’hier, 29 janvier.
No comments:
Post a Comment