L'homme ordinaire ne se préoccupe que de passer le temps,
l'homme de talent que de l'employer.
Schopenhauer –
Aphorismes sur la sagesse dans la vie (1851)
Alors, bientôt la retraite ? Vous l’avez attendue
celle-là, hein ! et tous les livres que vous avez entassés chez vous en
vous promettant de les lires quand vous en auriez le temps, et tous les voyages
dont vous avez accumulés les prospectus en vous promettant de les faire plus
tard – quand vous seriez libres des contraintes du travail…
Seulement voilà : regardez bien les retraités qui
vous entourent. Que font-ils ? Des mots cachés – car c’est quand même
moins fatiguant que les mots croisés ou même que les mots fléchés. Bref : ils ne se préoccupent que de passer le temps.
Alors, c’est vrai qu’ils lisent, qu’ils voyagent et
qu’ils font du bénévolat. Mais on ne peut s’employer ainsi tout le temps, et il
faut bien s’arrêter parfois, et alors… il ne reste, pour échapper à l’ennui,
que de trouver un passe-temps.
Schopenhauer nous livre un instrument de mesure qui va
nous permettre de mesurer notre position dans la hiérarchie humaine : pendant
combien de temps cherchons-nous un simple passe-temps, et pendant combien de
temps l’employons-nous véritablement ? Nous saurons alors si nous sommes un homme de talent ou bien un homme ordinaire.
Et voici maintenant la « flèche du Parthe » : et si notre façon d’employer notre temps n’était en
réalité qu’une façon de le passer ?
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