Ce n'est pas le cerveau qui génère la pensée, mais c'est
bien la pensée qui génère le cerveau.
Alain Prochiantz –
Neurobiologiste et écrivain français (Le
Monde de l'éducation - Juillet - Août 2001)
Je me souviens d’un sujet de dissert donné en philo
(peut-être même au bac ?) : Le cerveau
pense-t-il ? C’est le genre de sujet
qui permet d’éliminer d’emblée tous ceux qui ont séché les cours de philo
pendant l’année : C’est un truc de ouf ! disent-ils
Maintenant, parmi ceux qui vont prendre la question au
sérieux, il y a ceux qui n’auront pas les moyens de la traiter et puis les
autres…
Et les autres sauront se référer aux neurobiologistes qui
par leurs travaux ont montré que le cerveau – et peut-être lui seul – est
l’organe qui résout le paradoxe de la poule et de l’œuf. Le cerveau n’existe
que par l’exercice, ce qui veut dire qu’il faut qu’il fasse avant d’exister.
En lui réellement, la fonction crée l’organe : il me faut
un cerveau pour penser, mais plus je pense et plus mon cerveau se développe.
Certains ont dit que le développement du cerveau du
sapiens a été initialement dû à une altération génétique qui aurait neutralisé
le gène responsable de la limitation de son développement physiologique. Le cerveau
humain serait un peu comme ces géants qui ne cessent de grandir parce que leur
corps ne sait pas comment arrêter sa croissance.
Pourquoi pas ? On voit toutefois que Prochiantz propose
une autre hypothèse : c’est la pensée qui génère le cerveau, c’est-à-dire qui
donne à cet amas de cellules nerveuses une organisation et une efficacité.
Du coup, voici ce que j’imagine : peut-être qu’une
nouvelle mutation génétique a déjà produit dans nos cerveaux des neurones de
super-sapiens. Et que, simplement, ils ne deviendront efficients que le jour où
– peut-être par hasard – on les aura sollicités pour une nouvelle fonction,
comme de capter la pensée d’autrui, ou de raisonner dans l’abstraction au point
de savoir résoudre des équations du xème degré tout en grignotant
notre tartine de Nutella.
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