Thursday, January 24, 2013

Citation du 25 janvier 2013



Qui sait ? nous trouverons peut-être quelque injure / Qui l'irrite [=Dieu] à ce point que, d'un bras forcené, / Il arrache des cieux notre planète obscure, / Et brise en mille éclats ce globe infortuné. / Notre audace du moins vous sauverait de naître, / Vous qui dormez encore au fond de l'avenir, / Et nous triompherions d'avoir, en cessant d'être, / Avec l'Humanité forcé Dieu d'en finir.
Louise Ackermann / 1813 - 1890 / Pascal, Derniers mots, 1871
Le bien suprême, il t'est absolument inaccessible : c'est de ne pas être né, de ne pas être, de n'être rien. En revanche, le second des biens, il est pour toi : c'est de mourir sous peu.
Nietzsche – L’origine de la tragédie (voir texte en annexe – Et puis ici également)
Commentaire I
Blasphémer, est-ce que ça sert à quelque chose ? S’il s’agit de défier Dieu, on sait qu’on a perdu d’avance. S’il s’agit au contraire de vérifier que rien n’arrive, et donc que Dieu n’existe pas – alors on a blasphémé pour rien.
On trouvera ici une réponse originale et qui peut séduire à condition qu’on soit absolument et résolument pessimiste. Le blasphème sert à déclencher la colère de Dieu – mais seulement pour obtenir que, dans son irritation, il se décide enfin à détruire la terre et l’humanité du même coup, en déclenchant l’Apocalypse, délivrant ainsi les hommes en gestation dans l’avenir d’avoir à naitre. Au fond, c’est à ça que sert le blasphème : nous triompherions d'avoir, en cessant d'être, / Avec l'Humanité forcé Dieu d'en finir.
Le blasphème est donc l’arme du pessimisme le plus radical. Rappelons-nous des paroles du Silène (texte ci-dessous) qui ont servi depuis l'Antiquité à définir le pessimisme : Le bien suprême… : c'est de ne pas être né, de ne pas être, de n'être rien.
Alors, on essaie ? Trouvons un bon blasphème et tachons de voir ce que ça donne.
-->Lisez à voix forte et en vous tournant vers le ciel ce qui suit :
« Tout ce qu'il y a d'atroce, de nauséabond, de fétide, de vulgaire se trouve résumé en un mot: Dieu. » (Fernando Arrabal / L'architecte et l'empereur d'Assyrie, 1967)
On attend demain, et on fait le point, si toute fois il y a encore un demain.
A suivre (s’Il le veut bien)
--------------------------------------------------
Nietzsche nous raconte une antique légende : le roi Midas part à la recherche du sage Silène, compagnon de Dionysos. Lorsqu'il le trouve, il lui demande quel est le bien suprême et Silène répond : « Misérable race d'éphémères, enfants du hasard et de la peine, pourquoi m'obliger à te dire ce que tu as le moins intérêt à entendre ? Le bien suprême, il t'est absolument inaccessible : c'est de ne pas être né, de ne pas être, de n'être rien. En revanche, le second des biens, il est pour toi : c'est de mourir sous peu. »

No comments: