Kandinsky, Du spirituel dans
l'art
(Suite du Post d’hier)
Hier, nous avons vu que le blanc symbolisait la pureté et
qu’elle évitait la séduction des couleurs.
Mais dans le cas d’œuvres peintes, le blanc devient un
simple « Monochrome » - un de possible, parmi d’autres.
Ainsi du célèbre
carré blanc sur fond blanc de Malévitch :
Malevitch – Carré
blanc sur fond blanc 1918
Mais aussi du non moins célèbre Carré noir sur fond
blanc, du même artiste :
Quant aux Monochromes Bleus d’Yves Klein l’artiste en
était si fier qu’il en a fait breveter la couleur:
J’avoue que je
suis un peu sceptique quand on me dit qu’il s’agit d’épurer les émotions devant
l’œuvre pour que ne subsistent que celles qui sont liées à sa perception :
à ce compte les magasins Muji dont je parlais hier sont de véritables œuvres
d’art.
Kandinsky nous invite à suivre cette intuition des
couleurs. Si le blanc agit sur notre sensibilité, pourquoi pas le noir, et le
bleu aussi ? Le problème c’est qu’il y a peut-être autant d’interprétation
que d’artistes… et de spectateurs. Qu’on songe aux noirs de Soulages :
s’agit-il là d’œuvres exsangues et
évoquant la mort comme le croit Kandinsky ?
Par contre je crois volontiers que ces monochromes ont
dans leur simplicité le mérite d’attirer l’attention sur la pâte picturale, et
sur sa texture. C’est évident pour le Carré
blanc de Malevitch qui ne se distingue du fond blanc que par cette différence de matière.
Mais c’est vrai aussi des Monochromes de Klein qu’on a dû protéger par une
vitre parce que le public les souillait en les touchant pour sentir sous les
doigts la pâte de la fameuse couleur bleue (j’ai vu ça à Beaubourg il y a fort
longtemps).
Les Monochromes ? Une peinture pour les
aveugles !
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