La fidélité est contraire à
la nature humaine.
Charles Fourier
Dans sa chronique de Libé du10
mai (p. 30) (1), Marcela Iacub reprend un des thèmes du livre de Yann Moix, celui
de l’infidélité.
Selon l’usage occidental, quand
on aime, on est fidèle, ce qui signifie entre autre qu’on ne fait l’amour qu’à
l’élue de son cœur. Bien entendu on suppose que celle qu’on aime est aussi la
personne qui nous excite le plus, ce qui revient à mettre la sexualité au
premier plan.
Selon Marcela Iacub choisir une
épouse (ou un époux) sur la base de l’attirance sexuelle est le critère le plus
irrationnel qui soit (2). Considérer l’attirance physique comme étant le fondement de l’amour
est un piège où chacun (hommes comme femmes) a quelque chose à perdre.
- Les hommes déjà : qu’ils soient enclins à aimer celles
qui les excitent, quoi de plus normal ? Certes, mais pourquoi en faire le
lien exclusif, origine de la conjugalité ? Et si le couple se construisait
sur la base du talent culinaire ? Serait-il normal d’interdire de gouter
la cuisine d’une autre ?
- Mais les femmes elles aussi y perdent quelque
chose : contraintes à jouer le jeu de la séduction pour attirer et
conserver le désir de l’homme, elles deviennent « cette femme sans âme, qui est à peine une personne aux yeux de celui
qui la choisit ».
Que faire ? « Mettons le sexe en libre disposition comme
les sourires, les politesses et les conversations ». Dès lors les femmes n’auraient plus à trouver l’homme
qui veut forniquer avec elles mais celui qui, pour toutes les raisons du monde
(y compris celle-ci, entre autres), serait le partenaire avec qui on peut bâtir
sa vie.
Conclusion : Marcela
Iacub en profite pour glisser sa thèse principale : il faut séparer l’amour et le sexe. « Séparer » veut dire ne plus articuler l’un sur l’autre. Et si
le mise en évidence de cette disjonction avait été sans qu’on le sache le motif
de son aventure avec DSK ?
---------------------------------
(1) Marcela Iacub débute
ainsi sa chronique : « Dès le
XIXème siècle, certains auteurs avaient mis en garde les sociétés
occidentales : le couple fondé sur le sexe n’est pas viable. Charles
Fourier trouvait ce montage honteux, et pour Léon Tolstoï, il était immoral. »
(2) Yann Moix – Une simple lettre
d’amour (Stock)
No comments:
Post a Comment