De plus en plus, la pureté proprement dite, est identifiée à
la netteté physique ou morale, et essentiellement à la chasteté.
Le christianisme a empoisonné Eros ; il n’en est pas
mort, mais il est devenu vicieux.
Nietzsche
– Par-delà le bien et le mal (IV, §168)
Il
y a 20 ans cette citation de Caillois m’aurait fait ricaner. Dire que la
chasteté est de plus en plus
identifiée à la pureté, c’était une idée que seuls les vieillards pouvaient
avoir. D’ailleurs le ridicule de cette citation était confirmé par le fait que
la propreté hygiénique était définie comme relevant du même registre.
Hélas ! Il suffisait de vivre assez longtemps pour voir
les obsédés de la pureté faire retour, avec leurs livres saints, leurs grands
voiles, et leurs ceintures de chasteté.
(Ci-contre le modèle masculin, histoire de rétablir une
parité malmenée par ce genre d’accessoire).
o-o-o
Vivons nous dans un siècle chaste ? Certes non !
Mais nous vivons au milieu de gens pour qui le contrôle de la sexualité de
certains êtres humains est capital. Bien entendu on devine que ces êtres
humains sont des femmes (raison pour la quelle l’image ci-contre paraitra à
certains comme une abominable perversion).
A chacun son lot : La pureté est féminine, et l’honneur
est viril. La femme est pure si l’homme qui la possède en a l’exclusivité.
L’homme conserve son honneur a condition non pas d’être chaste, mais d’avoir le
pouvoir de contraindre sa femme à l’être.
Et ne disons pas que c’est là le lot de telle religion à la
quelle nous pensons tous : le christianisme, comme le rappelle Nietzsche a
été – est encore ici ou là – dans cette même perspective.
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