Madeleine Chapsal – Oser écrire
La question du philosophe ici, serait : en aimant une femme pour elle-même, qu’aime-t-on ?
--> La femme en général, ou bien un individu unique incomparable à tout autre et indéfinissable par des caractéristiques générales ?
Si vous donnez votre langue au chat alors passez à la question du psychologue : comment faire pour montrer à une femme qu’on l’aime pour elle-même ?
Là c’est déjà un peu plus clair. Voyons de plus près ce que nous dit Madeleine Chapsal : Je suis, nous dit-elle, irréductible à la cuisine que je fais ou aux textes que j’écris.
Autrement dit, je ne me résume pas à ce que je fais, même si c’est ce que je fais de mieux ou si c’est ce que les gens préfèrent de moi.
Allez, maintenant on peut rejoindre le philosophe : madame Chapsal nous dit « Ne croyez pas Sartre, je ne suis pas seulement la somme de mes actes. »
Donc : aimer une femme pour elle-même, c’est l’aimer sans tenir compte de ce qu’elle fait, de ses mérites et de ses actes. C’est l’aimer même quand elle ne fait rien (et ne nous fait rien), ne dit rien, qu’elle se contente de paraître et de respirer.
Bon. Cet amour direz-vous, est purement contemplatif. C’est Hercule aux pieds d’Omphale ?
[Lucas Cranach l’Ancien – Hercule et Omphale (1537)]
Que faisait Hercule chez Omphale ?
« Il passait son temps, dit-on, entouré de jeunes filles lascives et débauchées filant et tissant la laine; et qu'il tremblait lorsque sa maîtresse le grondait parce qu'il s'y prenait mal. Elle le frappait de sa pantoufle d'or quand ses gros doigts malhabiles écrasaient le fuseau, et lui faisait raconter, pour la distraire, ses exploits passés; mais il n'en éprouvait apparemment aucune honte. » (Voir ici)
Allons-y alors carrément : faut-il être efféminé comme le fut à ce moment-là Hercule pour aimer une femme pour elle-même ?
Je laisserai mes lectrices répondre elles-mêmes à cette question. Je dirai simplement que j’en connais qui diront : « M’aimer telle que je suis, et pour moi-même, c’est m’aimer aussi comme une femme, avec toute cette chair et toute cette sensualité dont je suis faite. »
Dont acte.
No comments:
Post a Comment