Au soir du 14 juillet 1789, la Bastille est aux mains des insurgés Parisiens. Le Duc de Liancourt vient en informer le Roi Louis XVI. Celui-ci lui demande : "Mais, c'est une révolte ?" ; et Liancourt de répondre au Roi : "Non Sire, c'est une révolution !"
Duc de Liancourt à Louis XVI, le 14 juillet 1789
Non Sire, c'est une révolution !...
On sait que la différence entre la révolte et la révolution tient dans le but poursuivi : la révolte veut détruire les oppresseur ; la révolution veut empêcher qu’il y en ait de nouveaux. Et pour cela si la révolte peut se contenter de massacrer les seigneurs, la révolution fait brûler les châteaux – y compris la forteresse de la Bastille.
On sait que la prise de la Bastille fut une affaire purement militaire : il s’agissait pour le peuple de Paris de se fournir en poudre, en balles et en boulets pour les canons et les fusils saisis dans l’arsenal des Invalides. Paris était alors soumis à des émeutiers et à des pillages et la constitution d’une milice bourgeoise destinée à les contenir supposait un armement.
On voit alors clairement que la prise de la Bastille n’était au départ en aucun cas l’événement qu’elle est devenue par la suite, à savoir le mythe fondateur de la révolution et de l’ordre nouveau voulu par les révolutionnaires.
Bien sûr, ce qui compte, c’est non pas la prise de la Bastille, mais son symbole. Et ce symbole nous dit qu’en prenant la Bastille on a voulu mettre un terme à l’arbitraire de la justice royale, et plus encore aux privilèges. La nuit du 4 août n’est pas loin.
Mais, justement : tant qu’à faire de choisir une date historique et symbolique pour la fête nationale, pourquoi ne pas avoir choisi le 4 août 1789 ? Voilà une date mémorable : l’Assemblée constituante abolit alors tous les privilèges : non seulement on fait – mais en plus on sait ce qu’on fait : pas comme pour le 14 juillet.
Et au fait : pourquoi ne pas choisir le 21 janvier (1793) ? En tout cas c’est bien un événement révolutionnaire !
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